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Terraform : avantages, limites et alternatives pour gérer son infrastructure

Auteur n°3 – Benjamin

Par Benjamin Massa
Lectures: 18

Résumé – Pour garantir cohérence et traçabilité dans des environnements cloud de plus en plus hétérogènes et réduire erreurs et coûts imprévus, l’IaC devient incontournable. Terraform s’impose comme la solution déclarative multi-cloud de référence grâce à son langage HCL, son cycle plan/apply, ses modules réutilisables et sa gestion d’état versionnée, bien qu’il exige une montée en compétence sur l’écriture et le backend de state. Selon vos enjeux – lock-in AWS avec CloudFormation, configuration serveur avec Ansible, code-centric avec Pulumi ou chartes Helm pour K8s – un outil ou une combinaison adaptée peut optimiser votre gouvernance IaC. Solution : réaliser un audit de maturité DevOps pour sélectionner et déployer la stratégie IaC la plus alignée sur vos besoins et obstacles.

Dans un contexte où les environnements cloud deviennent de plus en plus hétérogènes et complexes, l’Infrastructure as Code (IaC) s’impose comme une nécessité pour automatiser et fiabiliser les déploiements. Terraform, développé par HashiCorp, est aujourd’hui l’outil IaC le plus populaire, capable d’orchestrer des infrastructures cloud et hybrides de manière déclarative.

Dans cet article, nous détaillerons les fondements de Terraform, ses principaux cas d’usage, ainsi que ses atouts et ses limites. Enfin, nous proposerons une comparaison rapide avec d’autres solutions telles que CloudFormation, Ansible ou Pulumi pour aider les décideurs à choisir l’outil adapté à leur maturité et à leurs besoins.

Infrastructure as code avec Terraform

La complexité croissante des architectures cloud rend l’automatisation indispensable pour garantir cohérence et reproductibilité. Terraform s’est imposé comme un standard grâce à son approche déclarative et à sa prise en charge multi-cloud.

Complexité des environnements cloud

Avec la multiplication des fournisseurs de services cloud et des services managés, la gestion manuelle des ressources devient rapidement source d’erreurs. Les équipes opérationnelles se retrouvent souvent à jongler entre interfaces web, consoles CLI et scripts maison, ce qui génère des dérives de configuration et des coûts imprévus. L’Infrastructure as Code répond à ces enjeux en permettant de décrire l’ensemble de l’infrastructure dans du code versionné, garantissant ainsi traçabilité et audits complets.

Par exemple, une grande banque a dû gérer simultanément des environnements AWS et Azure pour ses plateformes de test et de production. En passant à une approche IaC, l’équipe a réduit de 60 % le temps consacré à la reprovision des clusters et a éliminé les décalages de configuration entre ses régions. Cet exemple illustre comment l’IaC renforce la cohérence opérationnelle sur des architectures distribuées.

Principes de l’Infrastructure as Code

L’IaC repose sur trois piliers : déclaration, planification et application. Le modèle déclaratif permet de spécifier l’état souhaité de l’infrastructure sans décrire pas à pas les actions à mener. Les outils IaC comparent ensuite l’état actuel au désiré, proposent un plan de modifications et exécutent ces changements de manière atomique.

Cette méthode diffère de l’approche impérative, où chaque commande est exécutée séquentiellement sans vue globale de l’écart entre l’existant et l’objectif final. Le bénéfice principal de l’IaC est de limiter les dérives de configuration et d’accélérer les processus de validation grâce à une exécution reproductible et traçable.

Pourquoi Terraform a gagné en popularité

Sorti en 2014, Terraform s’est rapidement distingué par sa capacité à orchestrer des ressources sur une trentaine de fournisseurs cloud via un modèle unique. Son langage HCL (HashiCorp Configuration Language) offre une syntaxe claire et expressive, adaptée aux équipes DevOps habituées aux outils open source.

De plus, Terraform bénéficie d’une communauté active qui maintient et publie régulièrement des modules de référence pour des architectures courantes. Ces modules facilitent la mise en place rapide de VPC, de clusters Kubernetes ou de pipelines CI/CD, tout en garantissant des bonnes pratiques validées.

Fonctionnement de Terraform et principaux cas d’usage

Terraform suit un cycle en trois étapes : write, plan, apply, qui garantit une mise à jour cohérente de l’infrastructure. Ses cas d’usage couvrent le multi-cloud, les applications multi-tier et la gestion de réseaux définis par logiciel.

Écriture et planification de l’état

La première étape consiste à rédiger les fichiers de configuration en HCL pour déclarer les ressources souhaitées. Chaque fichier décrit des blocs de ressources, des variables et des outputs, offrant une documentation codifiée et versionnée. Cette approche favorise la relecture par les pairs et la validation automatisée en amont.

La commande « terraform plan » compare ensuite la configuration déclarative à l’état actuellement enregistré dans le fichier d’état. Ce dernier joue le rôle de source de vérité : il conserve l’historique des ressources gérées et leurs attributs. Le plan affiche en détail les ajouts, modifications et destructions qui seront appliqués.

Ce plan peut être validé par un processus CI/CD ou manuellement avant d’être exécuté, limitant ainsi les risques d’erreurs en production.

Application et gestion de l’état

La commande « terraform apply » applique les changements planifiés de manière atomique, tout en mettant à jour le fichier d’état. Cette approche évite les interruptions non anticipées, car Terraform verrouille le back-end de stockage de l’état pour empêcher les modifications concurrentes.

Ce back-end peut être local ou distant (S3, Azure Blob, Google Cloud Storage), ce qui facilite le partage de l’état entre plusieurs opérateurs ou pipelines. Le verrouillage et le versioning de l’état garantissent une collaboration sécurisée et évitent les conflits dans les équipes distribuées.

En cas d’échec partiel, Terraform peut effectuer un rollback sélectif ou permettre une reprise après correction, assurant une résilience face aux erreurs temporaires.

Cas d’usage : multi-cloud et SDN

Terraform excelle dans les scénarios où il faut provisionner simultanément des ressources sur plusieurs clouds. Par exemple, une entreprise de technologies médicales a orchestré, avec Terraform, des clusters Kubernetes sur AWS pour la production et sur Azure pour la préproduction. Cette configuration a permis d’harmoniser les pipelines CI/CD et de redistribuer automatiquement les charges selon la résilience recherchée.

Par ailleurs, Terraform est utilisé pour déployer des réseaux définis par logiciel (SDN) en programmant des routeurs virtuels, des sous-réseaux et des gateways de manière cohérente. Les opérateurs gagnent en visibilité sur leurs topologies et peuvent appliquer des politiques de sécurité globales versionnées.

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Forces et limites de Terraform

Terraform offre portabilité, modules réutilisables et une communauté active, mais il présente aussi une courbe d’apprentissage significative et une gestion de l’état qui peut devenir complexe. Certains projets exigent enfin des plugins tiers encore en maturation.

Portabilité et multi-cloud

Un des principaux atouts de Terraform est sa capacité à gérer simultanément plusieurs fournisseurs de cloud via une interface unifiée. Cette portabilité limite le vendor lock-in et permet une migration AWS vers GCP, par exemple.

Modules réutilisables et communauté

Terraform permet la création et le partage de modules, qui encapsulent des architectures standards : VPCs, clusters Kubernetes, bases de données managées… Ces modules sont généralement hébergés sur le Registry officiel ou dans des dépôts privés. Ils favorisent la montée en compétence rapide et la standardisation des environnements.

La communauté contribue fortement à leur enrichissement : correctifs, optimisations et exemples d’usage. Les équipes peuvent ainsi adopter des pratiques éprouvées et adapter les modules à leurs besoins, tout en bénéficiant des retours d’expérience des pairs.

Courbe d’apprentissage et gestion de l’état

Terraform impose une certaine discipline : l’écriture en HCL, la compréhension des dépendances entre ressources et la manipulation du back-end de l’état demandent un apprentissage progressif. Les premières configurations peuvent rapidement générer des erreurs de typage ou de dépendances circulaires.

La gestion de l’état, qu’il soit local ou distant, doit être pilotée avec rigueur : un fichier d’état corrompu ou mal verrouillé peut entraîner des divergences importantes et des interruptions de service. Les meilleures pratiques incluent la configuration d’un backend distant avec verrouillage et versioning, ainsi que la segmentation de l’infrastructure en workspaces séparés.

Enfin, la dépendance à certains plugins encore en version bêta peut introduire des instabilités, exigeant des tests fréquents et un suivi des mises à jour.

Alternatives IaC et comparaisons rapides

Plusieurs outils concurrents offrent des approches différentes selon le besoin : CloudFormation pour un lock-in AWS, Ansible pour l’automatisation de configuration, Pulumi pour le multi-langage ou Kubernetes pour le déploiement de conteneurs. Chaque solution présente ses atouts et ses limites.

CloudFormation

CloudFormation est l’outil IaC natif d’AWS, parfaitement intégré à l’écosystème Amazon. Il offre une prise en charge immédiate des nouveautés AWS et bénéficie de la stabilité d’un service managé. Les templates YAML/JSON permettent de décrire l’infrastructure et d’automatiser le provisioning.

Cependant, CloudFormation reste dépendant d’AWS et n’offre pas la portabilité multi-cloud. Les projets qui prévoient une extension hors AWS devront, à terme, réécrire leurs templates ou adopter un autre outil.

Ansible

Ansible, issu de l’automatisation de configuration, permet également de provisionner des ressources cloud via des modules dédiés. Sa syntaxe YAML est appréciée pour sa simplicité, et l’absence d’agent facilite son adoption. Ansible excelle dans les tâches de configuration de serveurs une fois provisionnés.

En revanche, le modèle impératif d’Ansible ne compare pas un état existant à une cible déclarative, ce qui peut rendre les playbooks moins reproductibles pour des infrastructures dynamiques. Pour les environnements où l’état doit être strictement versionné, une solution déclarative comme Terraform reste préférable.

Pulumi

Pulumi propose une approche IaC orientée code généraliste : les configurations sont écrites en TypeScript, Python, Go ou .NET. Cette méthode séduit les développeurs qui préfèrent un IDE et des patterns de programmation éprouvés.

Pulumi permet de bénéficier de constructeurs et de boucles de programmation complexes, mais nécessite une maîtrise des langages choisis et d’une gestion des dépendances plus lourdement que Terraform. Le back-end de state est hébergé chez Pulumi ou peut être auto-hébergé.

Une entreprise d’e-commerce a testé Pulumi pour orchestrer des micro-services sur Kubernetes, appréciant l’intégration fine avec les SDK cloud. Toutefois, l’équipe a finalement retenu Terraform pour sa stratégie multi-cloud et sa communauté plus mature.

Kubernetes et Helm

Pour les infrastructures conteneurisées, Kubernetes constitue une plateforme de déploiement et d’orchestration. Helm, son gestionnaire de packages, permet de décrire des chartes pour déployer des applications et leurs dépendances.

Cette approche est idéale pour des architectures micro-services, mais ne couvre pas la gestion des ressources hors cluster Kubernetes (réseaux, DNS, services managés). Elle est souvent combinée à Terraform : ce dernier déploie l’infrastructure sous-jacente, Helm gère le cycle de vie des applications.

Choisir l’outil IaC adapté à vos enjeux

Face à la diversité des outils IaC, le choix doit être guidé par votre contexte : si vous opérez exclusivement sur AWS, CloudFormation fournit une intégration parfaite. Pour des environnements hybrides ou multi-cloud, Terraform demeure la solution la plus éprouvée et modulaire. Les équipes souhaitant écrire leur infrastructure dans un langage métier peuvent explorer Pulumi, tandis qu’Ansible conserve sa place pour la configuration fine des serveurs.

Quelle que soit votre situation, il est essentiel d’anticiper la gestion de l’état, la réutilisation de modules et la montée en charge de votre gouvernance IaC. Nos experts sont à votre disposition pour vous aider à définir la stratégie IaC la plus appropriée à votre maturité DevOps, à vos contraintes métier et à votre feuille de route cloud.

Parler de vos enjeux avec un expert Edana

Par Benjamin

PUBLIÉ PAR

Benjamin Massa

Benjamin est un consultant en stratégie senior avec des compétences à 360° et une forte maîtrise des marchés numériques à travers une variété de secteurs. Il conseille nos clients sur des questions stratégiques et opérationnelles et élabore de puissantes solutions sur mesure permettant aux entreprises et organisations d'atteindre leurs objectifs et de croître à l'ère du digital. Donner vie aux leaders de demain est son travail au quotidien.

FAQ

Questions fréquemment posées sur Terraform

Comment évaluer la courbe d’apprentissage de Terraform pour mon équipe DevOps ?

L’apprentissage de Terraform dépend de la familiarité de vos équipes avec l’IaC et le langage HCL. Privilégiez un démarrage progressif sur des modules simples, avec formation en binôme ou ateliers pratiques. L’évaluation peut se faire via des prototypes sur un périmètre restreint, mesurant le temps nécessaire pour versionner, planifier et appliquer les changements avant de monter en complexité.

Quelles bonnes pratiques adopter pour gérer l’état Terraform en production ?

Pour un état fiable en production, stockez-le dans un backend distant (S3, Azure Blob ou GCS) avec verrouillage et versioning activés. Utilisez des workspaces pour isoler les environnements et intégrez la commande terraform apply dans un pipeline CI/CD validant automatiquement le plan. Séparez les états par périmètre fonctionnel pour limiter les risques de conflits.

Comment estimer les coûts opérationnels liés à l’usage de Terraform ?

Terraform étant open source, le principal coût réside dans la main-d’œuvre : formation, développement et maintenance des modules, gestion des états et intégration CI/CD. Évaluez le temps de montée en compétence, la rédaction de modules réutilisables et l’effort de gouvernance IaC. Prévoyez également une réserve pour tester les mises à jour de providers et gérer les incidents liés à l’état.

Quels risques et pièges courants lors d’une migration IaC vers Terraform ?

Les principaux écueils comprennent la corruption de l’état, les dépendances circulaires entre ressources et les divergences entre configuration et réalité. Anticipez un audit de votre infrastructure existante, segmentez la migration en phases et testez chaque étape dans un sandbox. Documentez les modifications d’état et prévoyez un plan de rollback pour limiter l’impact en production.

Comment choisir entre Terraform et CloudFormation pour un projet AWS ?

Optez pour CloudFormation si vous restez exclusivement sur AWS et recherchez une intégration native avec les nouveautés du service. Choisissez Terraform si vous prévoyez un déploiement multi-cloud, souhaitez profiter d’une communauté active et de modules standardisés. Considérez également la courbe d’apprentissage et l’alignement avec vos processus DevOps existants.

Dans quels cas Pulumi peut-il être préféré à Terraform ?

Pulumi convient si vos équipes maîtrisent déjà un langage de programmation (TypeScript, Python, Go…). Il permet d’exploiter des boucles et des abstractions complexes directement dans le code. Toutefois, il requiert la gestion de dépendances applicatives et un backend propriétaire, ce qui peut alourdir la gouvernance comparé à Terraform.

Quelle stratégie modulaire pour réutiliser efficacement des modules Terraform ?

Adoptez une structure mono-repo ou multi-repo classée par domaines fonctionnels (réseau, bases de données, compute). Versionnez chaque module et publiez-les dans un registry privé ou sur Terraform Registry. Documentez les variables et outputs, et intégrez des tests automatisés (terragrunt ou kitchen-terraform) pour valider la cohérence avant publication.

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