Résumé – La modernisation du cœur digital est devenue indispensable face à l’inflation de la concurrence et aux promesses inatteignables de l’IA et de l’omnicanal sur des socles IT désuets, monolithiques et cloisonnés. En unifiant données clients et stocks, en cartographiant et en gouvernant les flux, en migrant vers un cloud hybride sécurisé et en fragmentant les plateformes en microservices, vous gagnez en agilité, fiabilité et scalabilité en temps réel. Solution : audit du socle → quick wins sur unification des données et migration cloud → roadmap de refactoring modulaire pour soutenir IA et omnicanal.
Dans un univers retail de plus en plus concurrentiel, l’investissement massif dans l’intelligence artificielle et les outils omnicanaux ne porte ses fruits que si le cœur digital, à savoir ERP, CRM, PIM, bases clients et stocks, est capable de suivre. Les architectures héritées, les silos de données et la dette technique étouffent la compétitivité et rendent illusoires les promesses d’innovation.
Pour rendre les projets IA et omnicanaux réellement exploitables, il est impératif de rénover d’abord le socle IT : unifier les données, migrer vers le cloud, et simplifier les plateformes monolithiques. Cet article expose pourquoi cette modernisation constitue une priorité stratégique pour les retailers et comment la mener à bien.
Unifier les données pour une vision 360°
Sans un socle de données unique, les actions marketing et opérationnelles restent fragmentées et inefficaces. La consolidation des flux clients et stocks est le fondement d’une vision 360° indispensable pour piloter le commerce par la donnée.
Consolidation des données clients
Les données clients sont souvent dispersées entre CRM, boutiques physiques, plateformes e-commerce et programmes de fidélité, chacun générant des rapports distincts. Cette dispersion empêche de comprendre finement le parcours d’achat et d’anticiper les besoins de manière personnalisée. Un pipeline unifié permet d’ingérer, de normaliser et de corréler ces informations en temps réel, garantissant ainsi que chaque canal s’appuie sur une même réalité. Les solutions open source d’orchestration de données facilitent la mise en place de flux synchrones ou asynchrones selon les contraintes métiers. À terme, cette consolidation offre une base solide pour les analyses prédictives et les campagnes ciblées.
La mise en place de connecteurs standardisés, couplée à des scripts d’enrichissement et de nettoyage, assure la fiabilité des données. Des routines de validation peuvent détecter les doublons, la mauvaise qualité d’adresses mail ou les incohérences dans les historiques de commande. Le monitoring continu de ces pipelines fournit des alertes en cas de rupture de flux ou de dégradation de la qualité, évitant ainsi que des erreurs métier ne se propagent dans l’écosystème digital. L’adoption de formats communs (JSON, Parquet) facilite aussi l’interopérabilité avec les modules analytiques ou la data science. En structurant les données dès l’ingestion, les équipes gagnent en réactivité et en confiance.
En optimisant ces flux, les équipes marketing et opérationnelles peuvent adapter leurs scénarios de relance, de promotion ou de réassort en fonction d’une source de vérité unique. Les coûts liés à la multiplication des extractions et à la correction manuelle sont réduits, tandis que le time-to-market des nouvelles offres se raccourcit. Le pilotage basé sur des dashboards consolidés devient alors un véritable levier différenciant et contribue à mieux piloter les investissements publicitaires et les stocks.
Cartographier les flux de données
Cartographier l’ensemble des échanges entre ERP, CRM, PIM et autres systèmes est souvent un chantier sous-estimé, mais indispensable. Sans cette cartographie, les responsables IT ignorent l’origine exacte des données et ne peuvent pas identifier rapidement les points de rupture. La documentation des schémas de données et des dépendances est ainsi le premier pas pour concevoir des pipelines robustes et évolutifs. Des outils de data lineage open source animent automatiquement ces cartographies et facilitent la compréhension par tous les acteurs.
Une fois la topologie documentée, il devient possible de rationaliser les flux en supprimant les points de doublon et les transformations redondantes. On peut alors standardiser les formats, réduire les changements de système de fichiers et optimiser les performances réseau. Cette approche réduit les coûts d’infrastructure et simplifie la maintenance. De plus, en identifiant clairement les propriétaires fonctionnels des données, on instaure une dynamique de responsabilité partagée entre DSI et métiers.
Lorsque les flux sont maîtrisés, la mise à jour logicielle ou la montée de version d’un composant essentiel n’impacte plus les usages quotidiens. Les tests automatiques de bout en bout reproduisent l’intégralité du cycle, garantissant la fiabilité lors de chaque évolution. En cas de besoin, les restaurations ou rollbacks s’effectuent en quelques heures plutôt qu’en jours, limitant les risques d’interruption de service.
Gouvernance et qualité des données
La gouvernance des données va bien au-delà de la mise en place d’un catalogue. Elle consiste à définir des règles claires de propriété, de cycle de vie et de priorité pour chaque type d’information. Des jurys de données réunissant IT, marketing et opérations valident les nouvelles règles d’enrichissement ou de retrait. Cette gouvernance transverse garantit un alignement des priorités et une réactivité accrue face aux évolutions réglementaires (RGPD, e-privacy).
Une entreprise suisse de prêt-à-porter d’une cinquantaine de points de vente a consolidé ses bases clients et stocks dans un data lake centralisé, orchestré par des pipelines open source. Cet exemple démontre qu’une gouvernance rigoureuse permet de réduire de 30 % les erreurs de prix et d’optimiser la disponibilité des articles en temps réel. Les équipes marketing ont alors pu lancer des campagnes hyper-personnalisées, basées sur des données fiables, avec un taux de conversion supérieur de 25 %.
L’instauration de métriques de qualité et de SLA pour les flux de données permet de mesurer la conformité aux objectifs métier. Des tableaux de bord dédiés aux incidents de qualité (duplication, absence de données, décalage temporel) alertent les responsables en temps réel. Ainsi, la data devient une ressource maîtrisée, capable de soutenir des cas d’usage avancés sans contrevenir aux exigences réglementaires ou opérationnelles.
Migrer vers un cloud hybride sécurisé et scalable
Le cloud offre un terrain de jeu idéal pour déployer des capacités extensibles, sécurisées et résilientes. La migration progressive vers un modèle hybride garantit flexibilité et maîtrise des coûts tout en renforçant la conformité et la sécurité.
Choix d’une architecture cloud hybride
Opter pour une architecture hybride permet de conserver certaines charges critiques sur site tout en tirant parti des ressources à la demande du cloud public. Cette dualité offre la possibilité de faire glisser certaines fonctionnalités (analyse, machine learning, back-up) vers des environnements ultra-scalables sans perturber les opérations courantes. Les conteneurs et l’orchestration Kubernetes facilitent la portabilité des microservices entre on-premise et cloud, assurant ainsi une continuité de fonctionnement homogène.
La mise en place d’un réseau privé virtuel (VPN) sécurisé ou de connexions directes dédiées (ExpressRoute, Direct Connect) garantit la performance et la confidentialité des échanges de données sensibles. Il devient alors possible d’exploiter parallèlement plusieurs clouds, en répartissant les risques liés aux indisponibilités ou aux variations tarifaires. Cette approche multi-cloud évite le vendor lock-in, alignant la stratégie IT sur la philosophie open source et modulable prônée par Edana.
Enfin, la supervision centralisée du modèle hybride via des solutions de monitoring ouvertes permet d’avoir une vue consolidée de la performance, des coûts et de la sécurité. Les alertes peuvent déclencher automatiquement des mises à l’échelle ou des bascules de charge pour maintenir la disponibilité. Les équipes DSI gagnent ainsi en agilité et peuvent adapter rapidement l’architecture aux variations de trafic, notamment lors des pics commerciaux.
Sécurité cloud et conformité
Transférer des données client et transactionnelles vers le cloud nécessite un renforcement des contrôles d’accès et du chiffrement, en transit comme au repos. Les solutions IAM (Identity and Access Management) centralisées, associées à des politiques de zero trust, garantissent que chaque requête est authentifiée et autorisée. Les logs d’audit et les rapports de conformité sont alors générés automatiquement pour répondre aux exigences réglementaires et aux certifications.
Une chaîne de magasins suisse a migré ses services e-commerce vers un cloud public tout en obtenant une certification ISO 27001 et en respectant les standards PCI-DSS. Cette démarche illustre que la mise en place de cadres de sécurité robustes dans le cloud renforce la confiance client et ouvre la voie à de nouveaux partenariats, tout en simplifiant les audits internes et externes.
Les services de cloud localisés en Suisse offrent par ailleurs une garantie de souveraineté des données, appréciée tant par les autorités que par les clients finaux. Cette proximité juridique et géographique facilite la conformité aux réglementations de protection des données et réduit les risques liés aux transferts internationaux. Les retailers peuvent ainsi concilier performance et maîtrise du risque.
Scalabilité et résilience
Le passage au cloud permet d’ajuster en temps réel les ressources en fonction du trafic et des campagnes marketing, évitant la surcapacité pendant la majeure partie de l’année. Les architectures serverless et les fonctions à la demande contribuent à réduire les coûts opérationnels et à améliorer la réactivité des équipes de développement. Les environnements de préproduction et de test peuvent être provisionnés et détruits automatiquement, accélérant les cycles de livraison.
En cas d’incident majeur, les zones de disponibilité multiples et les mécanismes de bascule automatique garantissent un RTO (Recovery Time Objective) minimal. Les données répliquées en continu entre régions permettent une reprise instantanée des activités en cas de panne. Cette résilience est un atout concurrentiel majeur pour les retailers qui ne peuvent tolérer ni perte de chiffre d’affaires ni interruption de service lors des pics de trafic.
La mise en place de mécanismes de sauvegarde incrémentale, couplés à des workflows de restauration automatisée, réduit significativement les risques de corruption ou de perte irréversible des données. Les équipes IT peuvent ainsi tester régulièrement leurs procédures de reprise d’activité et s’assurer de la robustesse de leurs plans de continuité. La garantie d’une disponibilité permanente devient alors un avantage décisif.
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Simplifier et réduire la dette technique
Les architectures monolithiques concentrent le risque et freinent la mise en œuvre rapide d’évolutions. La réduction de la dette technique par un découpage progressif et un plan de refactoring ciblé est essentielle pour gagner en agilité et en performance.
Découpage en microservices
Le découpage d’un monolithe en microservices consiste à isoler progressivement les fonctionnalités clés (authentification, catalogue produit, promotions, paiement) dans des services indépendants. Chaque service devient alors autonome, testable et déployable séparément, réduisant le risque d’effets de bord lors des mises à jour. Cette modularité permet aussi d’adapter la capacité de chaque composant en fonction de son usage et de ses performances observées.
La mise en place d’API RESTful ou gRPC normalisées facilite la communication entre services tout en garantissant la cohérence fonctionnelle. Chaque microservice peut utiliser la technologie la plus adaptée à son cas d’usage, qu’il s’agisse de Node.js pour les traitements asynchrones ou de Java pour la robustesse transactionnelle. Cette liberté technique évite le vendor lock-in et aligne l’architecture sur une logique open source et évolutive.
Les pipelines CI/CD automatisés déclenchent des tests unitaires, d’intégration et end-to-end à chaque modification, assurant une qualité constante du code. La capacité à déployer un seul microservice sans impacter les autres accélère le time-to-market des nouvelles fonctionnalités. Les équipes peuvent ainsi expérimenter, corriger et itérer plus rapidement, sans compromettre la stabilité globale.
Refactoring et modernisation progressive
Le refactoring doit être orchestré selon une feuille de route pragmatique, identifiant les zones critiques et les quick wins. On commence par extraire les composants les plus volatils ou les plus sollicités, tout en maintenant le monolithe opérationnel. Cette approche incrémentale limite les risques et les coûts, comparé à une refonte totale en une seule fois, souvent longue et coûteuse.
Des outils d’analyse statique de code et de couverture de tests aident à cibler les fonctions vétustes et mal couvertes. Un plan de tests automatisés robustes garantit que chaque refactoring conserve l’intégrité fonctionnelle. Chaque itération permet de réduire la dette technique, d’améliorer la lisibilité du code et de faciliter la montée en compétence de nouvelles recrues sur un socle modernisé.
Cette démarche progressive offre également l’opportunité d’introduire de nouvelles normes de code et des bonnes pratiques, telles que l’injection de dépendances, la séparation claire des couches métier et l’implémentation de patrons de conception éprouvés. À terme, le code devient plus robuste, plus sûr et plus facile à faire évoluer selon les besoins du commerce omnicanal.
Gestion proactive de la dette technique
Une entreprise suisse spécialisée dans la vente de vins en ligne a engagé un plan de réduction de dette technique après avoir constaté des délais de déploiement doublés en moins d’un an. Cet exemple démontre qu’un audit précis suivi de refactorings ciblés peut réduire de 40 % le temps nécessaire pour introduire de nouvelles offres saisonnières. Cette démarche a libéré les équipes pour se concentrer sur l’innovation produit plutôt que sur la correction de bugs hérités.
La mise en place de revues de code régulières, associées à des métriques de complexité cyclomatique et de couverture de tests, permet de surveiller en continu l’évolution de la dette. Les comités techniques incluent désormais un indicateur dédié dans leur tableau de bord, garantissant que chaque nouvelle fonctionnalité s’intègre sans aggravation du passif. La dette technique devient ainsi un élément naturel du pilotage IT.
Enfin, l’intégration de sprints d’assainissement courts et fréquents dans le backlog garantit que la dette ne s’accumule plus. Chaque sprint alloue une part de ses capacités à la résolution de tickets techniques, assurant une maintenance proactive et limitant l’effet boule de neige. Cette gouvernance agile de la dette technique maintient le socle digital toujours prêt à accueillir de nouvelles innovations.
Construire un socle digital robuste IA et omnicanal
Un core digital modernisé est le préalable nécessaire pour déployer des expériences omnicanales et des modèles IA performants. C’est ce socle qui garantit la fiabilité des product passports, l’analytique temps réel et la personnalisation à grande échelle.
Intégration des product passports
Les product passports, ou passeports produits, exigent un suivi granulaire de chaque article, de sa fabrication à sa vente. Le PIM (Product Information Management) centralise ces données, associant caractéristiques techniques, traçabilité, certifications et contenus marketing. Un core digital modernisé intègre directement ces informations dans le flux d’inventaire et dans les canaux de vente, garantissant une cohérence totale entre promesse produit et réalité terrain.
L’orchestration de ces passeports implique des workflows automatisés de mise à jour et de validation, en lien avec les systèmes ERP et les plateformes e-commerce. Les API REST sécurisées diffusent les données enrichies vers les applications mobiles, bornes en magasin ou sites web, assurant une information exacte en temps réel pour le client et pour le personnel. Cette traçabilité devient un atout différenciant, notamment pour répondre aux attentes croissantes en matière de durabilité et de transparence.
En disposant d’un référentiel unifié et d’une gouvernance rigoureuse, les retailers peuvent aussi proposer des parcours de revente ou de seconde vie, fondés sur la qualité et l’historique des produits. Cette approche crée de nouvelles opportunités de revenus et renforce l’engagement client tout en s’inscrivant dans une stratégie plus responsable.
Analytique en temps réel
Pour rendre l’analytique véritablement pilotable, il faut sortir des traitements batch et basculer vers des flux de données en continu. Les technologies de streaming, telles qu’Apache Kafka ou Pulsar, apportent la réactivité nécessaire pour détecter instantanément les tendances de ventes, les ruptures de stock ou les comportements d’achat émergents. Une architecture modernisée exploite ces flux pour déclencher des alertes métier et des scénarios d’IA en quasi-temps réel.
La mise en place de dashboards dynamiques connectés directement aux pipelines de données permet aux décideurs d’avoir une vision opérationnelle et stratégique sans délai. Les équipes ciblent ainsi les promotions sur les articles qui génèrent le plus de valeur ou réajustent les commandes fournisseurs avant que les ruptures n’impactent le chiffre d’affaires. Cette capacité à anticiper et réagir en temps réel est un levier majeur de compétitivité.
La scalabilité des clusters de streaming garantit une montée en charge maîtrisée lors des pics commerciaux. Les outils open source pour l’analytique temps réel peuvent être déployés en mode cloud natif ou sur site, selon les contraintes de souveraineté et de latence, tout en conservant une facturation à l’usage. Les retailers exploitent ainsi un cockpit décisionnel moderne, prêt pour les nouveaux cas d’usage IA.
Omnicanal et personnalisation
La fusion des canaux digitaux et physiques repose sur une plateforme centralisée capable de diffuser en temps réel les mêmes données client et stock vers tous les points de contact. Les recommandations produits, les offres personnalisées et les scénarios de montée en gamme s’appuient alors sur un client unique, quel que soit son canal d’entrée. Cette expérience cohérente renforce la fidélité et augmente la valeur moyenne par commande.
Une enseigne suisse multi-format, sans nom divulgué, a implémenté un core digital unifié couplant CRM, PIM et e-commerce. Elle a constaté une augmentation de 20 % de son chiffre d’affaires omnicanal et une réduction de 15 % des retours produits. Cet exemple démontre que la personnalisation dynamique, alimentée par des données synchronisées, transforme l’engagement client en véritable avantage compétitif.
Les retailers peuvent ainsi adapter les promotions en fonction de l’historique d’achat, du stock local et de la saisonnalité, tout en respectant les préférences et le consentement du client. Cette orchestration avancée est le socle indispensable pour des stratégies IA génératives, chatbots intelligents et assistants virtuels réellement pertinents.
Modernisez votre cœur digital pour une compétitivité durable
La modernisation du cœur digital passe par trois piliers : l’unification des données, la migration cloud et la réduction progressive de la dette technique. Ensemble, ils posent les fondations d’une plateforme agile, sécurisée et prête à soutenir les initiatives IA et omnicanales. Cette transformation stratégique réduit les coûts, améliore l’expérience client et permet d’anticiper les évolutions du marché avec sérénité.
Nos experts Edana sont à votre disposition pour vous accompagner dans la rénovation de votre architecture IT, depuis l’audit jusqu’à l’exécution, en privilégiant les solutions open source et modulaires. Grâce à notre approche contextuelle et agile, vous disposez d’un socle digital pérenne, évolutif et performant.







 Lectures: 15
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