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Cloud souverain : décider vite et bien – critères, risques, options (Suisse & UE)

Auteur n°2 – Jonathan

Par Jonathan Massa
Lectures: 13

Résumé – La convergence des exigences légales (LPD, RGPD, HDS) et la quête de performance rendent incontournable une approche souveraine sélective, combinée aux services hyperscale pour les pics de charge. En cartographiant précisément vos cas d’usage et en classant vos données selon leur criticité, vous définissez les SLA, les options de localisation et la réversibilité, puis comparez fournisseurs suisses/UE et architectures hybrides pour un TCO maîtrisé. Une gouvernance Zero Trust et un monitoring unifié assurent l’auditabilité et la résilience.
Solution : audit flux & données → référentiel sensibilité → grille d’évaluation CH/UE → PoC hybride → gouvernance segmentée.

Dans un contexte où les réglementations sur la protection des données se durcissent et où les attentes en matière de performance et de disponibilité ne cessent de croître, le cloud souverain impose un cadre fiable et transparent. Il ne s’agit pas d’arbitrer “pour ou contre” cette approche, mais de déterminer dans quels périmètres la souveraineté est indispensable, à quel coût et sous quel niveau de service.

Cette démarche commence par une cartographie précise des cas d’usage et des données, se poursuit par la définition d’exigences claires, et s’achève par le choix d’une architecture adaptée, qu’elle soit pleinement souveraine ou hybride.

Cartographier vos cas d’usage et données

Définir précisément vos scénarios métiers et la nature de vos données est la première étape pour un cloud souverain maîtrisé. Cette cartographie permet de distinguer les informations soumises à des exigences légales fortes de celles pouvant courir sur des infrastructures hyperscale.

Pour toute entreprise, une mémoire fiable des flux et du stockage de données est cruciale. Commencer par dresser un inventaire exhaustif des informations transitant ou stockées (données personnelles, dossiers de santé, brevets, logs, sauvegardes) évite les zones d’ombre lors de la mise en place d’une solution souveraine. Cette visibilité granulaire sert ensuite de base pour ajuster les coûts et les niveaux de service.

Identification des types de données

Il convient d’énumérer chaque type de données en fonction de son usage et de sa criticité. Les informations clients, financières ou de santé, par exemple, sont soumises à des réglementations spécifiques ; les journaux d’activité doivent parfois être conservés pour des impératifs d’audit. Les métadonnées et logs applicatifs peuvent, quant à elles, être placées sur des tiers plus flexibles sans risque de non-conformité.

Le résultat de cette identification doit figurer dans un référentiel centralisé, mis à jour régulièrement. Ainsi, chaque nouvelle application ou service ajouté à l’écosystème digital se rattache immédiatement au bon périmètre. Une telle discipline facilite grandement les audits internes et externes, tout en préparant l’organisation à répondre à des demandes d’accès ou de suppression rapides.

Une approche pragmatique consiste à pousser l’inventaire jusqu’aux environnements de test et de développement. En effet, certaines données sensibles s’y retrouvent par inadvertance. Cette vigilance réduit le risque d’exfiltration et limite les incidents de non-conformité liés à des environnements moins protégés que la production.

Catégorisation par sensibilité

Une fois les données identifiées, il s’agit de leur attribuer un niveau de sensibilité. On distingue généralement les informations publiques, internes, confidentielles et strictement régulées. Cette segmentation détermine le choix d’une localisation (Suisse, UE, autres) et les garanties d’accès pour les autorités ou les sous-traitants.

La catégorisation doit intégrer les exigences légales (LPD, RGPD, HDS, BAFIN, FINMA) ainsi que les attentes métiers (disponibilité, performance). Elle aligne la classification technique avec les enjeux juridiques et organisationnels. Un référentiel de sensibilité partagé entre DSI, RSSI et métiers consolide cette cohérence.

Ce processus profite également à la gestion des logs et des sauvegardes : une politique de rétention différenciée optimise les coûts de stockage. Les volumes moins sensibles peuvent migrer vers des services plus économiques, tandis que les données critiques restent confinées dans un cloud souverain certifié.

Exemple pratique de cartographie

Une entreprise du secteur de la santé a réalisé un audit interne avant toute migration cloud. Elle a répertorié plus de 120 types de documents (dossiers patients, rapports d’imagerie, logs d’accès), classés selon quatre niveaux de sensibilité. Cette démarche a révélé que 30 % des volumes stockés pouvaient être externalisés vers un hyperscaler, réduisant ainsi les coûts de 20 % tout en garantissant la stricte localisation des données cliniques.

Ce cas démontre l’efficacité d’une approche granulaire : plutôt qu’un cloud tout-en-un, la société a mis en place un régime hybride, optimisant le TCO sans compromettre la conformité HDS. La DSI a ainsi pu négocier des tarifs avantageux pour la partie non critique et concentrer ses efforts de sécurité sur les ressources les plus sensibles.

L’exemple souligne l’importance de documenter chaque étape et de communiquer les résultats aux parties prenantes. Les responsables métier et juridiques ont validé les choix de segmentation, assurant une adoption sans friction et un suivi opérationnel clair.

Qualifier vos exigences de souveraineté et performance

Avant de sélectionner un prestataire, il faut préciser les critères de localisation, conformité, sécurité, réversibilité et coûts. Une grille d’évaluation formalisée garantit des comparaisons objectives entre les offres souveraines.

La définition des exigences combine impératifs légaux (LPD, RGPD, Cloud Act), besoins métiers (SLA, connectivité privée) et contraintes financières (TCO sur 3 ans). Cette phase critique dimensionne l’architecture cible et évite les mauvaises surprises, tant sur le plan juridique que budgétaire.

Localisation et conformité

La localisation des données en Suisse ou dans l’UE conditionne l’applicabilité des lois extraterritoriales. Les fournisseurs doivent présenter des certifications (ISO 27001, HDS, BAFIN, FINMA) et fournir des garanties contractuelles sur l’absence d’accès non sollicité par des tiers non européens.

Les clauses du Data Processing Agreement (DPA) précisent la chaîne de sous-traitance et les droits d’accès des autorités. Un audit indépendant de la documentation contractuelle identifie les éventuelles failles et propose des renforcements, tels que des pénalités SLA en cas de non-respect des engagements. Vérifiez l’audit de sécurité.

Sécurité, réversibilité et SLA

Les exigences de sécurité couvrent l’IAM (MFA, gestion centralisée des accès), le chiffrement des données au repos et en transit, ainsi que la disponibilité de journaux d’audit. Les niveaux de service (SLA) portent sur la latence, le RTO/RPO et le support 24/7 en langue locale. Découvrez la gestion sécurisée des identités.

La réversibilité est tout aussi cruciale : elle garantit la restitution complète des données et la suppression irrévocable des copies dans les délais contractuels. Les procédures de reprise et de migration doivent être testées en conditions réelles pour éviter les blocages futurs.

Évaluation des coûts et réversibilité

L’analyse TCO sur trois ans englobe licences, frais d’egress, coûts d’exploitation et support. Elle compare les offres souveraines (Infomaniak, Swisscom, Exoscale, OVHcloud) aux tarifs hyperscalers, en tenant compte des économies réalisées sur l’infrastructure non critique.

La réversibilité peut engendrer des frais additionnels (export de données, décommissionnement), qu’il est indispensable de quantifier en amont. Un calendrier de migration doit prévoir des ressources internes et externes pour piloter la bascule sans rupture. Planifiez votre PoC.

Dans le cas d’une PME du secteur financier, cette évaluation a révélé un potentiel d’économies de 10 % sur l’ensemble du projet en optant pour un modèle hybride associé à un plan de réversibilité testé dès la phase de PoC. Cela a renforcé la confiance des directions générales et facilité l’approbation du budget.

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Évaluer vos options souveraines et hybrides

Comparer les fournisseurs locaux et les architectures hybrides permet de concilier souveraineté, innovation et maîtrise des coûts. La décision repose sur la maturité des services, la proximité du support et la flexibilité contractuelle.

Les acteurs suisses et européens comme Infomaniak, Swisscom, Exoscale ou OVHcloud offrent un contrôle juridique et une réactivité support incomparables. Ils répondent aux exigences locales tout en intégrant des briques alimentées par Gaia-X. En parallèle, les hyperscalers restent incontournables pour les charges IA et les pics de calcul.

Fournisseurs souverains en Suisse et UE

Les prestataires locaux proposent des datacenters certifiés et une assistance en français et en allemand. Leurs offres couvrent l’IaaS, le PaaS et les services managés (Kubernetes, bases de données). Ils évitent le vendor locking et favorisent l’open source pour une plus grande agilité.

La proximité géographique facilite la visite des sites et simplifie les audits. Sur le plan légal, elle limite l’impact du Cloud Act et assure une meilleure visibilité sur la chaîne de sous-traitance. Les équipes internes peuvent ainsi gérer plus finement les éventuelles demandes extraordinaires des autorités.

Le recours à un fournisseur souverain se justifie surtout pour les données régulées (santé, finance, IP). Pour les workloads standard, l’intégration d’un hyperscaler peut être envisagée pour profiter de l’innovation et d’une échelle mondiale.

Modèles hybrides pour concilier innovation et conformité

Une architecture hybride associe un cloud souverain à un hyperscaler pour les traitements IA et les applications à forte variabilité de charge. Les workloads sensibles restent confinés, tandis que les environnements de calcul éphémères tirent parti des services avancés des géants du cloud.

La connexion via des liaisons privées (Direct Connect, ExpressRoute) garantit la latence et la sécurité. Un orchestrateur multi-cloud unifié pilote les déploiements et surveille la performance, évitant les silos et simplifiant la gouvernance.

Ce modèle se révèle particulièrement adapté aux cas d’usage associant confidentialité des données et besoins d’expérimentation IA. Il offre un compromis optimal entre conformité stricte et accès rapide aux dernières innovations.

Contrôles contractuels renforcés

Au-delà des SLA, il est recommandé d’ajouter des DPA détaillés, des clauses d’accès des autorités, des engagements sur la chaîne de sous-traitance et des pénalités financières en cas de manquement. Ce type de garanties contractuelles protège l’entreprise contre les risques extraterritoriaux.

Les audits réguliers, menés par un tiers indépendant, vérifient l’application stricte des engagements. Ils couvrent l’accès aux logs, la gestion des clés BYOK/HSM et la transparence tarifaire, assurant une maîtrise totale du périmètre souverain.

Une entreprise manufacturière a instauré un exercice de réversibilité trimestriel, passant d’un datacenter principal à un site secondaire. Ce processus a permis d’identifier des points de friction et d’optimiser les scripts d’export, réduisant le RTO de moitié.

Renforcer gouvernance et sécurité opérationnelle

Une architecture souveraine requiert une gouvernance segmentée, un renforcement continu de la sécurité et une visibilité unifiée des opérations. Ces leviers minimisent les risques et facilitent la preuve de conformité.

La mise en place d’une gouvernance par zone de sensibilité, couplée à des pipelines CI/CD avec scans automatiques, des bastions d’accès et des journaux immuables, constitue la colonne vertébrale d’un cloud souverain robuste. Les audits et le monitoring unifié assurent un pilotage proactif.

Segmentation, CI/CD et revues de sécurité

La segmentation du réseau et des environnements limite les mouvements latéraux en cas d’incident. Les pipelines CI/CD intègrent des contrôles de sécurité (SAST, DAST), garantissant l’absence de vulnérabilités avant chaque déploiement.

Des revues de sécurité régulières rassemblent DSI, RSSI et parties prenantes métier. Elles ajustent les priorités, valident les correctifs et mettent à jour la cartographie des risques. Cette démarche itérative améliore la maturité en continu.

Sécurité Zero Trust et chiffrement avancé

Le modèle Zero Trust impose une vérification systématique des identités et des accès. L’IAM centralisé, le MFA et le contrôle d’accès contextuel limitent les risques d’usurpation et de mouvements non autorisés au sein de l’infrastructure.

Le chiffrement intégral (BYOK/HSM) des données au repos et en transit protège contre les exfiltrations. Les clés détenues par l’entreprise garantissent un contrôle exclusif, même en cas de requête légale sur le fournisseur.

Dans un contexte multi-cloud, la cohérence des politiques de chiffrement est essentielle. Les entreprises qui adoptent ces approches bénéficient d’une défense en profondeur, nécessaire à la conformité et à la résilience face aux attaques sophistiquées.

Monitoring unifié et tests de réversibilité

Un système de monitoring centralisé collecte métriques, logs et alertes de tous les environnements. Il permet de détecter rapidement les anomalies de performance ou de sécurité et d’automatiser les réponses (playbooks).

Les tests réguliers de réversibilité simulent des migrations de données ou des bascules de service. Ils valident la conformité des procédures et garantissent une reprise d’activité rapide sans perte d’informations.

Adoptez le cloud souverain pour maîtriser vos données

Le cloud souverain ne se limite pas à un label, c’est un véritable écosystème juridique et opérationnel. En cartographiant vos cas d’usage, en qualifiant précisément vos exigences, puis en évaluant les fournisseurs et architectures hybrides, vous obtenez un équilibre entre conformité, performance et maîtrise des coûts. La mise en place d’une gouvernance segmentée, d’une sécurité Zero Trust et d’un monitoring unifié assure une résilience pérenne.

Nos experts sont à votre disposition pour vous accompagner dans chaque phase de votre projet : audit de souveraineté, étude de faisabilité CH/UE, comparatif outillé, définition d’architecture pure ou hybride, plan de migration et durcissement de la sécurité. Bénéficiez d’un pilotage rigoureux des SLA et d’un accompagnement pragmatique pour transformer la souveraineté numérique en avantage stratégique.

Parler de vos enjeux avec un expert Edana

Par Jonathan

Expert Technologie

PUBLIÉ PAR

Jonathan Massa

En tant que spécialiste du conseil digital, de la stratégie et de l'exécution, Jonathan conseille les organisations sur le plan stratégique et opérationnel dans le cadre de programmes de création de valeur et de digitalisation axés sur l'innovation et la croissance organique. En outre, il conseille nos clients sur des questions d'ingénierie logicielle et de développement numérique pour leur permettre de mobiliser les solutions adaptées à leurs objectifs.

FAQ

Questions fréquemment posées sur le cloud souverain

Quels sont les critères clés pour choisir une solution de cloud souverain ?

Pour choisir une solution de cloud souverain, identifiez d’abord les exigences de localisation, de conformité (LPD, RGPD, HDS, FINMA) et les niveaux de service (SLA). Évaluez les certifications (ISO 27001), la réversibilité des données, les modes de chiffrement BYOK/HSM, la connectivité privée, le support local et la modularité open source pour garantir agilité et indépendance.

Comment cartographier efficacement les cas d’usage et les données ?

Réalisez un inventaire exhaustif des données (personnelles, financières, santé, logs) et des applications. Classez chaque élément selon son usage métier et sa criticité. Centralisez ce référentiel, mettez à jour régulièrement et étendez la cartographie aux environnements de test et de développement pour éviter toute fuite de données sensibles et préparer des audits rapides.

Comment segmenter les données selon leur sensibilité et les exigences légales ?

Attribuez à chaque type de données un niveau (public, interne, confidentiel, régulé) en fonction des réglementations (LPD, RGPD, HDS) et des besoins métiers. Cette segmentation pilote la localisation des données et la politique de rétention. Utilisez un référentiel partagé entre DSI, RSSI et métiers pour garantir cohérence et traçabilité lors des mises à jour.

Quels éléments inclure dans le calcul du TCO et de la réversibilité ?

Le TCO sur trois ans doit englober licences, frais d’egress, coûts d’exploitation, maintenance et support 24/7. Pour la réversibilité, prévoyez l’export des données, la suppression irrévocable des copies, les frais de décommissionnement et testez les procédures en PoC pour valider la restauration complète sans incident.

Comment comparer architectures hybrides et offres hyperscale en pratique ?

Comparez la maturité des services (IaaS, PaaS, Kubernetes), la proximité du support, la flexibilité contractuelle et les coûts. Évaluez l’intégration de briques Gaia-X, la latence via des liaisons privées, le risque de vendor lock-in et la capacité à basculer en IA et pic de charge pour optimiser innovation et conformité.

Quelles garanties contractuelles et SLA renforcer pour la conformité ?

Ajoutez des clauses détaillées dans le DPA sur la chaîne de sous-traitance, les droits d’accès des autorités et les pénalités SLA en cas de manquement. Exigez des audits indépendants, la gestion BYOK/HSM, le monitoring unifié et un calendrier de tests de réversibilité pour assurer transparence et maîtrise juridique.

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