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Agents IA : Ce qu’ils sont vraiment, leurs usages et limites

Auteur n°14 – Guillaume

Par Guillaume Girard
Lectures: 13

Résumé – Face à la pression d’automatiser des processus métiers complexes et d’optimiser les opérations, il devient crucial de comprendre les agents IA, leurs usages et leurs limites pour définir une stratégie digitale cohérente et sécurisée. Ces agents orchestrent LLM, APIs, mémoire et guardrails au sein d’une boucle perception–raisonnement–action–observation, déclinée en architectures simples ou multi-agents pour des cas comme la logistique, le voyage ou l’assurance, tout en répondant aux enjeux de sécurité, de gouvernance et d’interopérabilité agent-to-agent. Solution : démarrer par un pilote modulaire open source avec observabilité et guardrails, valider un agent unique avant de monter en charge vers un système multi-agents protocolisé, en s’appuyant sur un accompagnement expert pour sécuriser chaque étape de la transformation agentic AI.

Les organisations cherchent à tirer parti de l’intelligence artificielle pour automatiser des processus métiers complexes et optimiser leurs flux opérationnels. Les agents IA combinent les capacités avancées des grands modèles de langage à des fonctions spécialisées et à une logique de planification autonome, offrant ainsi un potentiel inédit pour accélérer la transformation numérique.

Comprendre leur fonctionnement, leurs usages et leurs limites est essentiel pour définir une stratégie cohérente et sécurisée. Dans cet article, nous démystifions les concepts clés, explorons l’anatomie d’un agent, détaillons son cycle d’exécution, et examinons les architectures et cas d’usage actuels. Nous abordons enfin les défis à venir et les bonnes pratiques pour initier vos premiers projets agentic AI.

Définitions et anatomie des agents IA

Les agents IA dépassent les simples assistants en intégrant une capacité de planification et d’appel d’outils. Ils orchestrent LLM, APIs et mémoire pour exécuter des tâches de façon autonome.

Assistant vs agent vs agentic AI

Un assistant IA se limite généralement à répondre à des requêtes en langage naturel et à fournir des informations contextualisées. Il ne prend pas d’initiative pour appeler des outils externes ni pour enchaîner des actions de manière autonome.

Un agent IA ajoute une couche de planification et d’exécution : il choisit quand et comment invoquer des fonctions spécialisées, comme des appels API ou des scripts métiers. Cette autonomie lui permet de réaliser des workflows plus complexes sans intervention humaine à chaque étape.

L’« agentic AI » va plus loin en combinant un LLM, une bibliothèque d’outils et une logique de pilotage en boucle fermée. Il évalue ses propres résultats, corrige ses erreurs et adapte son plan en fonction des observations issues de ses actions.

Anatomie détaillée d’un agent IA

L’agent démarre avec des objectifs métier et des instructions claires, souvent spécifiés dans un prompt ou un fichier de configuration. Ces objectifs orientent le raisonnement du modèle de langage et définissent la feuille de route des actions à entreprendre.

Les outils constituent la seconde brique : APIs internes, bases de données vectorielles pour la recherche contextuelle, fonctions métier spécialisées. L’intégration d’outils open source et de micro-services garantit modularité et évite le vendor lock-in.

Les guardrails veillent à la conformité et à la sécurité. Il peut s’agir de règles de validation JSON, de boucles de retry applicables en cas d’erreur, ou de politiques de filtrage pour empêcher les requêtes illégitimes. La mémoire, quant à elle, contient les faits récents (court terme) et les données persistantes (long terme), avec des mécanismes de pruning pour maintenir la pertinence.

Exemple d’application dans la logistique

Une entreprise de logistique a mis en place un agent IA pour automatiser le suivi des expéditions et la communication aux clients. L’agent interrogeait en temps réel plusieurs API internes pour vérifier le statut des colis et déclencher l’envoi de notifications personnalisées.

La solution démontrait comment un agent peut coordonner des outils hétérogènes, de la consultation de bases de données internes à l’envoi d’emails. La mémoire courte stockait l’historique des envois récents, tandis qu’une mémoire longue consignait les retours clients pour améliorer les réponses automatisées.

Au final, le projet a réduit de 40 % le temps passé par les équipes support sur les requêtes de suivi et assuré une plus grande cohérence dans la communication clients, tout en reposant sur un socle modulaire et open source.

Cycle d’exécution et architectures

Le fonctionnement d’un agent IA suit une boucle perception–raisonnement–action–observation, jusqu’à ce que les conditions d’arrêt soient remplies. Les choix architecturaux déterminent l’échelle et la flexibilité, du simple agent outillé aux systèmes multi-agents.

Cycle d’exécution : perception–raisonnement–action–observation

La phase de perception consiste à collecter des données d’entrée : texte de l’utilisateur, contexte métier, résultats de requêtes API ou de recherches vectorielles. Ce premier stade alimente le prompt du LLM pour déclencher le raisonnement.

Le raisonnement se traduit par la génération d’un plan ou d’une série d’étapes. Le modèle de langage détermine quel outil appeler, avec quels paramètres, et dans quel ordre. Cette partie peut intégrer des patterns comme ReAct pour enrichir les retours du modèle par des actions intermédiaires.

L’action consiste à exécuter les appels d’outils ou d’APIs. Chaque réponse externe est ensuite analysée lors de l’observation, qui vérifie la validité des résultats au regard des guardrails. Si nécessaire, l’agent corrige sa trajectoire ou effectue une nouvelle itération jusqu’à atteindre l’objectif ou déclencher une condition d’arrêt.

Architectures : agent simple vs multi-agents

Une architecture simple repose sur un agent unique enrichi d’une boîte à outils. Cette approche limite la complexité de déploiement et convient aux cas d’usage à flux linéaire, comme l’automatisation de rapports ou la synthèse de documents.

Lorsque plusieurs domaines de compétence ou sources de données doivent coopérer, on passe au multi-agents. Deux patterns prédominent : le modèle manager, où un coordinateur central orchestre plusieurs sous-agents spécialisés, et l’approche décentralisée, où chaque agent interagit librement selon un protocole prédéfini.

Une compagnie d’assurance a testé un système multi-agents pour traiter les déclarations de sinistre. Un agent collecte les informations client, un autre vérifie la couverture via API internes et un troisième prépare la recommandation de prise en charge. Ce pilote a démontré la valeur d’une gouvernance agile, mais a aussi révélé la nécessité de protocoles clairs pour éviter les conflits entre agents.

Critères de passage au multi-agents

Le premier critère est la décomposition naturelle du processus métier en sous-tâches indépendantes. Si chaque étape peut être isolée et confiée à un agent spécialisé, le multi-agents devient pertinent pour améliorer la résilience et la scalabilité.

Le second critère tient à la fréquence des interactions et à la latence exigeante. Un agent unique peut suffire pour des tâches séquentielles, mais lorsque des retours en temps réel entre modules distincts sont nécessaires, la séparation en sous-agents réduit les goulots d’étranglement.

Enfin, la gouvernance et la sécurité dictent souvent l’architecture. Des exigences réglementaires ou des contraintes de segmentation des données imposent un découpage strict des responsabilités et de la zone de confiance de chaque agent.

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Types d’agents et cas d’usage

Les agents IA se déclinent en routing, query planner, tool-use et ReAct, chacun adapté à une catégorie de tâches. Leur utilisation dans des domaines comme le voyage ou l’assistance client illustre leur potentiel et leurs limites.

Routing agents

Un routing agent agit comme un répartiteur : il reçoit une requête générique, analyse son intention et dirige vers le sous-agent le plus compétent. Cette approche est employée pour centraliser l’accès à une toolbox d’agents spécialisés.

En pratique, le LLM joue ici le rôle d’analyste de contexte, évaluant les entités et mots-clés avant de choisir le point de terminaison API adapté. Cela limite la charge sur le modèle principal et optimise le coût en tokens.

Ce pattern s’intègre facilement dans un écosystème hybride, mêlant outils open source et micro-services propriétaires, sans verrouiller l’environnement opérationnel.

Query planning agents

Le query planning agent élabore une stratégie de recherche répartie entre plusieurs sources de données. Il peut combiner une base vectorielle RAG, un index documentaire et une API métier pour construire une réponse enrichie.

Le LLM génère un plan de requêtes : d’abord récupérer les documents pertinents, puis en extraire les passages clés et enfin synthétiser l’information. Ce pipeline garantit cohérence et exhaustivité, tout en réduisant la probabilité de hallucinations.

Cette architecture est particulièrement prisée dans les secteurs réglementés où la traçabilité et la justification de chaque étape sont impératives.

Tool-use et ReAct : exemple dans le voyage

Un agent tool-use combine les capacités du LLM avec des appels API dédiés : réservation d’hôtels, recherche de vols, gestion des paiements. Le pattern ReAct enrichit ce fonctionnement par des boucles de raisonnement et d’action intermédiaires.

Une startup dans le secteur du voyage a développé un agent IA capable de planifier un itinéraire complet. L’agent interrogeait successivement des APIs de compagnies aériennes, de comparateurs d’hôtels et de services de transport local, tout en ajustant son plan en cas de changement de disponibilités.

Ce cas démontre la valeur ajoutée des agents tool-use pour orchestrer des services externes et offrir une expérience fluide, tout en illustrant l’importance d’une infrastructure modulable pour intégrer de nouveaux partenaires.

Enjeux de sécurité, avenir et bonnes pratiques

L’adoption des agents IA soulève des défis de sécurité et de gouvernance, notamment pour prévenir les attaques sur les vecteurs et les prompts. L’intégration progressive et la surveillance sont essentielles pour limiter les risques et préparer l’évolution vers l’agent-to-agent.

Agent-to-agent (A2A) : promesse et défis

Le modèle agent-to-agent propose un réseau d’agents autonomes communiquant entre eux pour réaliser des tâches complexes. L’idée est de mutualiser les compétences et d’accélérer la résolution de problèmes multidomaines.

Malgré son potentiel, la fiabilité bout-en-bout reste un obstacle. L’absence de protocoles standardisés et de mécanismes de labellisation incite à développer des Model Context Protocol (MCP) pour garantir la cohérence des échanges.

La recherche de normes ouvertes et de frameworks interopérables est donc une priorité pour sécuriser la future coordination d’agents à grande échelle.

Impact sur la recherche et la publicité

Les agents IA transforment l’accès à l’information en réduisant le nombre de résultats affichés traditionnellement dans un moteur de recherche. Ils privilégient une synthèse concise plutôt qu’une liste de liens.

Pour les annonceurs et éditeurs, cela implique de repenser les formats publicitaires, en intégrant des modules conversationnels sponsorisés ou des recommandations contextuelles directement dans la réponse de l’agent.

Le défi consistera à maintenir un équilibre entre expérience utilisateur fluide et monétisation pertinente, sans perturber la confiance dans la neutralité des réponses fournies.

Sécurité et gouvernance des agents

Les attaques par injection de prompt, le poisoning de vecteurs ou les requêtes malveillantes sur des APIs internes constituent des menaces réelles. Chaque appel d’outil doit être validé et authentifié selon des politiques RBAC strictes.

La mise en place de guardrails multi-couches, associant validation d’entrée, sandbox navigateur et journaux d’outillage, facilite la détection d’anomalies et l’investigation post-mortem des incidents.

Enfin, un suivi proactif via des tableaux de bord d’observabilité et des SLA clairs garantit un niveau de service conforme aux exigences métiers et réglementaires.

Valorisez vos agents IA pour stimuler l’innovation digitale

Les agents IA offrent un cadre innovant pour automatiser des processus, améliorer la fiabilité et réduire les coûts opérationnels, à condition de maîtriser leur conception et leur déploiement. Vous avez découvert les fondamentaux des agents, leur cycle d’exécution, les architectures adaptées, ainsi que les principaux cas d’usage et défis de sécurité.

Nos experts en intelligence artificielle et transformation numérique vous accompagnent dans la définition de votre stratégie agentic AI, de l’expérimentation d’un agent unique à l’orchestration de systèmes multi-agents. Bénéficiez d’un partenariat sur-mesure pour intégrer des solutions évolutives, sécurisées et modulaires, sans vendor lock-in.

Parler de vos enjeux avec un expert Edana

Par Guillaume

Ingénieur Logiciel

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Guillaume Girard

Avatar de Guillaume Girard

Guillaume Girard est ingénieur logiciel senior. Il conçoit et développe des solutions métier sur-mesure et des écosystèmes digitaux complets. Fort de son expertise en architecture et performance, il transforme vos besoins en plateformes robustes et évolutives qui soutiennent votre transformation digitale.

FAQ

Questions fréquemment posées sur les agents IA

Quelles sont les étapes clés pour implémenter un agent IA en entreprise ?

L’implémentation d’un agent IA comprend plusieurs étapes : définition des objectifs métier et des cas d’usage, sélection des outils open source, conception de l’architecture modulaire (prompts, mémoire, guardrails), intégration des APIs, tests itératifs, déploiement et surveillance continue pour ajustements.

Comment choisir entre un agent simple et un système multi-agents ?

Le choix dépend de la complexité du flux et du besoin de découper le processus en sous-tâches indépendantes. Un agent simple convient pour des workflows linéaires à faible latence. Un système multi-agents est recommandé lorsque plusieurs modules doivent coopérer en parallèle, respecter des politiques de sécurité distinctes ou traiter des volumes importants.

Quels outils open source privilégier pour développer un agent IA modulaire ?

Pour une architecture modulable, on privilégie des bibliothèques comme LangChain ou LlamaIndex pour orchestrer les prompts, ainsi que des bases vectorielles open source telles que Milvus ou Weaviate pour la mémoire contextuelle. Des microservices en Python/Node.js facilitent l’intégration d’APIs et évitent le vendor lock-in.

Comment définir des guardrails pour garantir la conformité et la sécurité de l’agent ?

Les guardrails combinent la validation JSON des entrées, des politiques RBAC strictes pour chaque appel d’API, et des boucles de retry contrôlées. On utilise également le sandboxing pour l’exécution des scripts externes et des logs d’observabilité. Ces mécanismes protègent contre les injections de prompt et assurent la traçabilité des actions.

Quels indicateurs suivre pour mesurer la performance d’un agent IA ?

On suit le taux de réussite des workflows automatisés, le temps moyen d’exécution, le taux d’erreur et le volume de tokens consommés. Des indicateurs de satisfaction utilisateur (CSAT) et de respect des SLA (temps de réponse, disponibilité) complètent le pilotage pour garantir un retour sur investissement et orienter les optimisations.

Quelles erreurs éviter lors d’un projet agentic AI ?

Évitez de lancer un projet sans cas d’usage clairement définis ou sans tests itératifs. Ne négligez pas la gouvernance des prompts et la surveillance continue. Se lier à un fournisseur unique sans option open source augmente le risque de lock-in. L’absence de protocoles de communication entre agents peut aussi nuire à la fiabilité du système.

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