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Nonfunctional Requirements : Garantir la qualité logicielle au-delà des fonctionnalités

Auteur n°2 – Jonathan

Par Jonathan Massa
Lectures: 124

Dans un projet de développement logiciel sur-mesure, répondre aux seules exigences fonctionnelles ne suffit pas pour garantir la robustesse, la sécurité et la pérennité de la solution. Les Nonfunctional Requirements (NFRs) couvrent les critères de performance, de sécurité, de scalabilité, de maintenabilité et d’expérience utilisateur qui influent directement sur la qualité globale. Si ces critères ne sont pas énoncés dès le cadrage, le risque de dérive technique, de dépassement de coûts et d’insatisfaction utilisateur augmente considérablement. Cette approche permet d’aligner les livrables avec les objectifs métier et de maîtriser les risques techniques tout au long du cycle de vie du logiciel.

Les fondamentaux des exigences non fonctionnelles

Les Nonfunctional Requirements (NFRs) définissent les critères de qualité et de contrainte d’une solution logicielle au-delà des fonctionnalités applicatives immédiates. Ils assurent que la performance, la sécurité, la maintenabilité et l’expérience utilisateur répondent aux attentes métier et aux enjeux techniques.

Qu’est-ce qu’un NFR ?

Un Nonfunctional Requirement (NFR) spécifie une exigence portant sur la qualité, la contrainte ou l’environnement d’exploitation d’un logiciel plutôt que sur son comportement fonctionnel. Il couvre des aspects tels que le temps de réponse, le taux de disponibilité, la sécurité des données ou la compatibilité avec d’autres systèmes.

Contrairement aux user stories ou aux spécifications fonctionnelles, un NFR ne définit pas directement une fonctionnalité visible par l’utilisateur, mais détermine la manière dont cette fonctionnalité doit être fournie ou exécutée. Il s’attache à garantir des niveaux de service et de fiabilité impératifs pour l’usage et l’exploitation.

Les NFRs interviennent à chaque étape du cycle de vie logiciel : du cahier des charges à l’architecture, du développement à la recette, puis à l’exploitation. Ils servent de référence lors de l’élaboration des tests de non-régression, de performance et de sécurité afin de valider que les objectifs de qualité sont atteints.

Distinction avec les exigences fonctionnelles

Les exigences fonctionnelles décrivent ce que le système doit faire (cas d’usage, workflows, données manipulées) tandis que les exigences non fonctionnelles décrivent comment le système doit le faire (niveau de service, contraintes de sécurité, performance). Cette distinction est essentielle pour structurer un cahier des charges complet.

Les exigences fonctionnelles se traduisent en user stories ou en diagrammes de cas d’utilisation, tandis que les NFRs se formalisent sous forme de métriques, de seuils ou de critères d’acceptation (par exemple, un temps de réponse inférieur à 200 ms). La formulation précise de ces critères évite les ambiguïtés et facilite la validation.

Un ensemble d’exigences fonctionnelles sans les NFRs expose le projet à des dérives de qualité et à des incompréhensions entre les parties prenantes. Les NFRs garantissent que les résultats livrés ne sont pas seulement fonctionnels, mais également exploitables, sécurisés et évolutifs dans le temps.

Importance dans le cycle de vie d’un projet

Intégrer les NFRs dès la phase de cadrage permet d’anticiper les enjeux d’architecture, de planifier les charges de tests et d’allouer les ressources nécessaires pour atteindre les objectifs de qualité tout au long du projet. Cette anticipation limite les risques de retours en arrière et de correction tardive.

Lors de la conception, les architectes et ingénieurs s’appuient sur les NFRs pour sélectionner les technologies, élaborer les schémas d’infrastructure et définir les patterns de développement et de sécurité adaptés. Sans ces repères, les choix techniques peuvent être inappropriés et générer des coûts de maintenance élevés.

Par exemple, une fintech suisse de taille moyenne a formulé des exigences strictes de disponibilité et de cryptage des données dès le cahier des charges. Cette démarche a montré la nécessité d’adopter une architecture redondante en zone de disponibilité multiple et des modules de chiffrement conformes aux normes bancaires, ce qui a réduit les incidents de service et renforcé la confiance des utilisateurs.

Les dimensions clés des exigences non fonctionnelles

Les NFRs couvrent plusieurs dimensions essentielles qui influencent la stabilité, la scalabilité, la sécurité et la compatibilité d’une solution. Chaque dimension doit être définie de manière précise et mesurable pour piloter la qualité et limiter les risques techniques.

Performance et scalabilité

La dimension performance fixe des seuils tels que le temps de réponse maximal, le nombre de transactions par seconde ou la latence acceptable sous charge. Elle conditionne l’efficacité et la réactivité de l’application face aux usages réels.

La scalabilité décrit la capacité du système à absorber une augmentation de la charge sans détérioration du service. Elle peut être verticale (augmentation des ressources d’un serveur) ou horizontale (ajout de nœuds supplémentaires).

Une définition précise de ces critères permet de planifier les tests de charge et de simuler des scénarios d’augmentation de trafic avant la mise en production. Cela évite les pannes imprévues lors d’un pic de demande.

Par exemple, un détaillant en ligne suisse a précisé un NFR de montée en charge de 5000 commandes simultanées avec un temps de réponse inférieur à 300 ms. Cette formulation a démontré l’importance de choisir une architecture microservices et un cache distribué pour atteindre les objectifs de performance et limiter les interruptions en période de promotion.

Sécurité et disponibilité

La sécurité couvre la protection des données, la gestion des accès, la résistance aux attaques et la conformité aux normes (ISO 27001, RGPD, nLPD, etc.). Elle repose sur des critères comme le chiffrement en transit et au repos, l’authentification forte et les revues de code régulières.

La disponibilité définit le pourcentage de temps pendant lequel le service doit rester opérationnel (par exemple 99,9 %). Ce niveau se traduit par des architectures redondantes, des plans de reprise après sinistre et des procédures de monitoring.

La mise en place de tests de vulnérabilité, de scans de sécurité et de simulations d’incidents permet de vérifier que les objectifs de sécurité et de disponibilité sont atteints. Sans ces vérifications, tout incident peut devenir critique.

Compatibilité et portabilité

La compatibilité assure que l’application fonctionne sur les environnements (navigateurs, OS, bases de données) et avec d’autres systèmes via des APIs ou des formats de données standards. Un NFR peut définir la prise en charge de plusieurs versions de navigateurs ou de systèmes d’exploitation.

La portabilité désigne la capacité à déployer la solution sur des infrastructures diverses (cloud, on premise, conteneurisation). Elle permet d’éviter le vendor lock-in et apporte de la flexibilité pour évoluer vers d’autres plateformes.

Les NFRs de compatibilité et portabilité font souvent gagner en agilité et en durée de vie de la solution. Ils autorisent des migrations progressives et favorisent l’adoption de briques open source pour limiter les coûts à long terme.

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Formulation et documentation des exigences non fonctionnelles

Une bonne formulation des NFRs repose sur des critères SMART et leur intégration dans la documentation technique et fonctionnelle. Cela facilite la validation, les tests et l’alignement avec les objectifs métier.

Critères SMART pour NFRs

Chaque NFR doit être Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et Temporellement défini. La dimension SMART garantit que l’exigence est claire, qu’elle peut être vérifiée et qu’elle s’inscrit dans un calendrier de livraison.

Par exemple, remplacer une formulation vague comme “le système doit être rapide” par “le temps de réponse des APIs critiques doit être inférieur à 200 ms pour 95 % des requêtes” élimine toute ambiguïté et permet un pilotage chiffré.

La spécification des seuils, des métriques et des conditions d’échec doit être validée par les parties prenantes métier et technique afin de s’assurer que les objectifs sont cohérents et atteignables dans le contexte du projet.

Scénarios et KPIs

La description de scénarios concrets (par exemple des pics de trafic, des cas de montée en charge, des tests de pénétration) sert à illustrer l’usage et à valider les performances attendues. Ces scénarios servent de base aux campagnes de tests automatisés et manuels.

Les KPIs à définir peuvent inclure le temps moyen de rétablissement d’un service (MTTR), la latence moyenne, le taux d’erreurs autorisé et le taux de couverture des tests de sécurité. Chaque KPI doit avoir un seuil critique et un seuil d’alerte.

La mesure régulière de ces indicateurs, pendant les phases de développement et en production, assure un suivi continu de la conformité aux NFRs et permet de détecter rapidement toute dérive.

Par exemple, une PME manufacturière suisse a documenté un KPI de MTTR inférieur à 30 minutes en cas de défaillance du module de supervision. Cette définition a montré la nécessité d’automatiser les bascules de service et de disposer d’alertes proactives pour réduire les temps d’arrêt et sécuriser la chaîne de production.

Intégration dans SRS et PRD

Le Software Requirements Specification (SRS) regroupe l’ensemble des exigences, fonctionnelles et non fonctionnelles, dans un document de référence pour les équipes de développement et de test. Les NFRs y figurent dans une section dédiée avec leur libellé, leurs critères d’acceptation et leur priorité.

Le Product Requirements Document (PRD) s’adresse davantage aux responsables produit et définit la vision globale, les objectifs et les contraintes techniques. Les NFRs y sont souvent déclinés en thèmes transverses pour informer la roadmap et la gestion des risques.

Une traçabilité doit être mise en place pour relier chaque NFR à un ou plusieurs tests automatisés ou manuels. Cette traçabilité assure une couverture complète et un audit facile lors des revues qualité et des certifications éventuelles.

Impact business et bonnes pratiques de validation

Des NFRs mal définis peuvent générer des risques financiers, des incidents de service et des insatisfactions, tandis qu’une validation rigoureuse sécurise la livraison et l’exploitation. La mise en place de processus de revue, de tests et d’alerting garantit le respect continu des exigences de qualité.

Risques d’exigences mal définies

Lorsque les NFRs sont formulés de manière vague ou omis, l’équipe technique peut sous-estimer les ressources nécessaires, entraînant des retards et des surcoûts importants en phase de correction. Les incidents peuvent alors se multiplier en production.

L’absence de critères mesurables expose le projet à des interprétations différentes entre les parties prenantes, rendant la validation complexe et souvent reportée. La documentation devient incomplète et les tests peu fiables.

Un manque de suivi en production peut conduire à des dégradations de service non détectées, impactant la satisfaction utilisateur et la crédibilité de l’organisation auprès de ses clients ou partenaires.

Alignement avec les objectifs métier

Pour chaque NFR, il convient de préciser son impact sur le retour sur investissement, le time-to-market et la satisfaction utilisateur. Cet alignement garantit que la qualité technique soutient réellement les enjeux stratégiques de l’entreprise.

Par exemple, un NFR de temps de réponse optimisé peut se traduire par une amélioration du taux de conversion sur une plateforme e-commerce ou par une réduction des appels au support utilisateur pour une application interne.

Documenter l’impact business de chaque critère renforce la priorité donnée aux NFRs dans la roadmap et facilite la prise de décision en cas de compromis entre fonctionnalités et qualité.

Processus de validation et de tests

L’intégration des NFRs dans les pipelines CI/CD permet d’exécuter des tests de non-régression, de performance et de sécurité à chaque livraison. Cela garantit que chaque modification respecte les niveaux de service définis.

Les revues de code et les audits spécialisés (tests de pénétration, analyses statiques) complètent ces validations par des expertises techniques approfondies. Elles contribuent à anticiper les failles de sécurité et les points de contention en charge.

La mise en place d’alertes et de rapports automatise le suivi des KPIs en production. Les équipes peuvent ainsi déclencher des plans d’action préventifs ou correctifs avant que les incidents n’impactent les utilisateurs.

Exploitez les exigences non fonctionnelles comme levier de qualité logicielle

Les NFRs sont incontournables pour garantir la performance, la sécurité, la scalabilité et la maintenabilité d’un logiciel sur mesure. Leur formulation précise, leur documentation dans le SRS et le PRD, ainsi que leur validation continue via des tests et des KPIs, sécurisent la livraison et l’exploitation.

En reliant chaque critère qualité aux objectifs métier, les décideurs alignent les investissements techniques sur le ROI, le time-to-market et la satisfaction utilisateur. Cette approche réduit les risques, optimise les coûts de maintenance et renforce la pérennité des solutions.

Nos experts Edana sont à votre disposition pour vous accompagner dans la définition, la formalisation et la mise en œuvre de vos exigences non fonctionnelles, de la phase de cadrage à l’exploitation. Ensemble, construisons des solutions digitales robustes et évolutives, parfaitement alignées avec vos enjeux métier.

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Par Jonathan

Expert Technologie

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Jonathan Massa

En tant que spécialiste du conseil digital, de la stratégie et de l'exécution, Jonathan conseille les organisations sur le plan stratégique et opérationnel dans le cadre de programmes de création de valeur et de digitalisation axés sur l'innovation et la croissance organique. En outre, il conseille nos clients sur des questions d'ingénierie logicielle et de développement numérique pour leur permettre de mobiliser les solutions adaptées à leurs objectifs.

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