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Notre logiciel d’entreprise est lent, que faire ?

Auteur n°16 – Martin

Par Martin Moraz
Lectures: 20

Les lenteurs d’un logiciel d’entreprise ne relèvent pas du hasard mais souvent d’un déficit d’entretien régulier et d’une accumulation de passifs techniques. Entre code vieillissant, bugs non résolus et dépendances obsolètes, chaque fonctionnalité peut devenir un frein à la productivité et exposer l’organisation à des risques majeurs. Plutôt que de subir ces ralentissements comme une fatalité, il convient de les traiter comme un projet stratégique. Une maintenance proactive, planifiée et budgétée, devient alors un levier de performance, de sécurité et d’évolutivité. Cet article décrypte les origines des lenteurs, les conséquences d’une négligence prolongée, et présente des pistes concrètes pour redonner de la réactivité à vos applications.

Origines fréquentes des lenteurs logicielles

Un logiciel ralenti révèle souvent du code obsolète et des bugs non traités. Ces symptômes sont les premiers signaux d’une dette technique accumulée.

Code obsolète et dépendances gelées

Les bibliothèques et frameworks évoluent en continu pour corriger des vulnérabilités et optimiser les performances. Lorsqu’une mise à jour est systématiquement reportée, l’application reste bloquée sur des versions dépassées. Les temps de chargement augmentent, les requêtes deviennent plus lourdes, et les correctifs finissent par nécessiter davantage de ressources.

Maintenir des dépendances à jour implique de tester, adapter et parfois refactorer des portions de code. Ce travail, s’il est initié tardivement, se complexifie et requiert plus de temps pour comprendre les impacts des changements. La conséquence directe est un logiciel qui tourne au ralenti et se révèle fragile face aux évolutions métier ou réglementaires.

En outre, l’absence de mises à jour peut créer des incompatibilités entre modules. Certains services internes communiquent mal, générant des délais de traitement supplémentaires et des erreurs inattendues. Ces ralentissements, d’abord sporadiques, peuvent vite devenir systémiques.

Par exemple, une entreprise industrielle suisse que nous avons accompagnée faisait face à ce type de situation : elle utilisait une version obsolète d’un framework web, ce qui entraînait des temps de réponse supérieurs à trois secondes pour chaque requête liée aux données clients. Une simple mise à jour aurait permis de ramener ces délais à moins d’une seconde. Nous avons pris en charge cette mise à jour en sécurisant l’ensemble des données sensibles et en intervenant sur un environnement intermédiaire, garantissant ainsi une transition fluide et sans interruption de service.

Bugs non traités et logiques de contournement

Les correctifs reportés laissent place à des solutions de contournement improvisées. Ces patchs rapides ne font qu’ajouter des sur-couches au code existant, sans régler la cause profonde des dysfonctionnements. À terme, le code devient illisible et difficile à maintenir.

Les équipes passent alors plus de temps à tenter de comprendre ces contournements qu’à développer de nouvelles fonctionnalités. Cette charge cognitive et opérationnelle se traduit par une perte d’efficacité et alourdit les cycles de livraison.

À chaque nouvelle fonctionnalité, l’effort de test s’alourdit. Les tests unitaires et d’intégration doivent couvrir un périmètre toujours plus large, souvent sur des zones déjà fragilisées. L’introduction de régressions devient systématique, renforçant la lenteur du processus.

Il n’est pas rare que les équipes finissent par appréhender chaque déploiement comme un risque, retardant volontairement les mises en production et prolongeant les délais de mise à disposition des évolutions métier.

Accumulation de dette technique

La dette technique se matérialise lorsque des choix rapides sont privilégiés pour respecter des échéances, au détriment de la qualité du code. Plus ces raccourcis se cumulent, plus l’effort futur pour y remédier augmente de manière exponentielle. Consultez notre article à ce sujet afin de mieux la comprendre et l’appréhender.

Au fil du temps, chaque strate de dette technique ajoute des frictions dans les workflows de développement. Les temps de revue de code s’allongent, la traçabilité des modifications faiblit, et les indicateurs de performance se dégradent.

Ce phénomène est souvent insidieux, car les effets négatifs ne se manifestent clairement qu’à partir d’un certain seuil. La plateforme peut paraître fonctionnelle, mais les temps de réponse et les incidents critiques deviennent de plus en plus fréquents.

Sans planification d’un plan de réduction de la dette, l’écosystème logiciel se rigidifie et finit par devenir un obstacle à l’innovation.

Conséquences d’une maintenance négligée

Des risques croissants et une productivité en berne menacent la compétitivité. La négligence de la maintenance se traduit rapidement par des impacts business concrets.

Sécurité compromise et vulnérabilités

Une plateforme mal entretenue accumule des failles de sécurité exploitables. Des dépendances obsolètes et des composants non patchés offrent un terrain de choix aux attaquants. Les vulnérabilités non corrigées peuvent conduire à des fuites de données sensibles ou à des prises de contrôle de l’application.

Les conséquences financières et réputationnelles d’une intrusion sont significatives. Outre le coût de la remédiation, une atteinte à la confidentialité peut entraîner des pénalités réglementaires et une perte de confiance durable auprès des clients et partenaires.

Par exemple, un établissement financier suisse a découvert, après une revue de logs, une tentative d’exploitation d’une faille connue depuis plusieurs mois. Les correctifs n’avaient pas été appliqués, ce qui a provoqué une enquête interne et mobilisé une équipe de sécurité dédiée pendant plusieurs semaines.

Ce cas illustre combien l’absence de maintenance proactive peut augurer des incidents majeurs, souvent plus coûteux qu’un programme de mises à jour planifiées.

Perte de productivité et coûts cachés

Chaque minute supplémentaire passée à attendre une réponse applicative se traduit par une perte de valeur pour les utilisateurs et une frustration croissante. À grande échelle, ces délais se chiffrent en centaines d’heures hommes non productives.

Le coût de la maintenance « corrective » finit par absorber une part disproportionnée du budget IT. Les projets d’évolution ou d’innovation sont repoussés systématiquement, au détriment de la feuille de route stratégique de l’entreprise.

La pression sur les équipes s’accentue, générant stress et turnover. Les recrutements deviennent plus difficiles lorsque les experts perçoivent un environnement où la dette technique est hors de contrôle.

Les coûts cachés se traduisent également par une augmentation du nombre de tickets de support et de la durée moyenne de traitement des incidents, minant la qualité de service.

Risque de perte de valeur et obsolescence

Un logiciel lent et instable finit par perdre de son attractivité auprès des utilisateurs internes et externes. Les métiers finissent par envisager une refonte complète, souvent coûteuse et longue.

Repousser l’échéance de renouvellement peut sembler économique à court terme, mais impose un effet de plateau sur la capacité d’innovation. Lorsqu’une solution logicielle devient obsolète, la migration vers une nouvelle plateforme se révèle plus complexe et risquée.

Le choix de reconstruire l’existant sans réduire la dette technique entraîne souvent des coûts multipliés par deux ou trois, avec des délais de plusieurs mois, voire années.

Cette situation prive l’entreprise de toute agilité et peut la conduire, dans certains secteurs très dynamiques, à céder des parts de marché à des concurrents plus réactifs.

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Pratiques pour optimiser la performance et piloter la maintenance

Un audit régulier, associé à des refactorings ciblés et une planification rigoureuse, restaure la réactivité du logiciel. Ces actions permettent de transformer la maintenance en un atout stratégique.

Audit et surveillance continue

La première étape consiste à mettre en place des indicateurs de performance clés (temps de réponse, taux d’erreur, consommation CPU/mémoire). Ces métriques fournissent une vision factuelle de la santé de l’application.

Grâce à des outils de monitoring adaptés, il devient possible de détecter les goulots d’étranglement avant qu’ils n’impactent les utilisateurs. Les alertes proactives facilitent la résolution rapide des incidents.

Un audit de code et d’architecture, réalisé trimestriellement, permet d’identifier les modules critiques, les dépendances obsolètes et les sections les plus sujettes aux régressions.

Cet état des lieux sert de base à un plan d’action chiffré, aligné avec les priorités métier et les niveaux de service attendus (SLA).

Refactoring et optimisation ciblés

Le refactoring consiste à restructurer le code existant sans en modifier le comportement fonctionnel. Il améliore la lisibilité, la modularité et réduit la dette technique.

Pour chaque composant identifié comme critique, un chantier de nettoyage peut inclure la suppression de sur-couches, la réécriture de requêtes sur-optimisées et l’optimisation des algorithmes de traitement de données.

Une entreprise de logistique suisse, confrontée à des temps de traitement de commandes supérieurs à 10 secondes, a réduit ce délai à deux secondes grâce à un refactoring précis de sa couche de calcul de tarif et à l’introduction de caches segmentés.

Ces gains, réalisés en quelques semaines, ont permis aux équipes de consacrer plus de temps aux évolutions métier plutôt qu’à la résolution d’incidents.

Planification proactive et SLA adaptés

Une stratégie de maintenance efficace repose sur un planning de mises à jour et de correctifs étalé sur l’année. Chaque lot d’évolution intègre des phases de tests automatisés et de validation de performances.

Les niveaux de service définissent clairement les délais de correction et les engagements de disponibilité. Ils guident la priorisation des tâches et assurent une traçabilité des actions menées.

Le déploiement continu (CI/CD) automatisé, associé à des pipelines de tests intégrés, garantit que chaque modification respecte les exigences de performance et de stabilité.

Une gouvernance agile, avec des revues de dette technique régulières, permet d’ajuster les priorités en fonction des aléas opérationnels et des nouveaux enjeux business.

Externaliser la maintenance : gains de temps et sérénité

Confier la maintenance à un partenaire expert assure une surveillance permanente et un accès à des compétences spécialisées. Cette approche libère les équipes internes et minimise les risques d’interruption.

Choisir un prestataire aligné avec l’open source

Un partenaire privilégiant les solutions open source et modulaires permet d’éviter les contraintes de vendor lock-in. L’indépendance technologique garantit une plus grande souplesse pour faire évoluer les composants au fil du temps.

Les experts externes apportent une vision globale des bonnes pratiques et des dernières innovations en matière de performance et de sécurité. Ils peuvent proposer des architectures hybrides, mêlant briques open source et développements sur-mesure.

Le recours à un prestataire bénéficiant d’une expérience sectorielle assure une compréhension rapide des enjeux métier et des contraintes réglementaires spécifiques à l’entreprise.

Ce choix se traduit souvent par un meilleur ROI, grâce à un partage des ressources et une montée en compétence accélérée des équipes internes.

Modalités de collaboration et gouvernance conjointe

La mise en place d’un contrat de services (SLA) définit clairement les périmètres, les niveaux de disponibilité et les délais de résolution. Il contient également des indicateurs de performance partagés.

Un comité de pilotage mensuel réunit les interlocuteurs clés du client et du prestataire pour suivre l’avancement des actions, ajuster les priorités et décider des chantiers à venir.

Des revues de code et d’architecture, planifiées de façon périodique, favorisent la qualité et la pérennité du code. Elles permettent de détecter en amont les zones à risque et de planifier les refactorings.

Ce mode de fonctionnement agile garantit une réactivité optimale face aux incidents et une meilleure transparence sur l’état de santé de la plateforme.

Intégration d’équipes internes et montée en compétences

Même en externalisant, il est essentiel d’impliquer les équipes internes pour capitaliser sur la connaissance du métier. Des transferts de compétences réguliers assurent l’autonomie progressive de l’organisation.

Des formations ciblées (best practices de refactoring, optimisation de requêtes, utilisation d’outils de monitoring) facilitent l’appropriation des méthodes par les développeurs internes.

Cette démarche collaborative renforce la confiance et permet d’établir un partenariat durable, centré sur la performance et la qualité.

Au fil des mois, les équipes internes gagnent en expertise et en assurance, diminuant leur dépendance au prestataire tout en maintenant un haut niveau de service.

Faites de la maintenance proactive un levier de performance

Planifier la maintenance comme un investissement stratégique permet de préserver la réactivité, la sécurité et la compétitivité des logiciels d’entreprise. Une approche combinant audits réguliers, refactorings ciblés, monitoring et process CI/CD garantit une plateforme évolutive et performante. Externaliser tout ou partie de cette maintenance offre un accès à des compétences spécialisées et un suivi continu, tout en impliquant les équipes internes pour un transfert de savoir-faire.

Face à des enjeux de productivité, de sécurité et d’évolutivité, nos experts sont prêts à vous accompagner dans la définition d’une stratégie de maintenance adaptée à votre contexte. Ensemble, redonnez à vos applications la rapidité et la robustesse indispensables à votre croissance.

Parler de vos enjeux avec un expert Edana

Par Martin

Architecte d'Entreprise

PUBLIÉ PAR

Martin Moraz

Avatar de David Mendes

Martin est architecte d'entreprise senior. Il conçoit des architectures technologiques robustes et évolutives pour vos logiciels métiers, SaaS, applications mobiles, sites web et écosystèmes digitaux. Expert en stratégie IT et intégration de systèmes, il garantit une cohérence technique alignée avec vos objectifs business.

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Avec plus de 15 ans d’expérience, notre équipe conçoit logiciels, applications mobiles, plateformes web, micro-services et solutions intégrées. Nous aidons à maîtriser les coûts, augmenter le chiffre d’affaires, enrichir l’expérience utilisateur, optimiser les systèmes d’information et transformer les opérations.

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Basée à Genève, l’agence Edana conçoit des solutions digitales sur-mesure pour moyennes et grandes entreprises en quête de compétitivité.

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