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Faut-il quitter Oracle pour se tourner vers les bases de données open source ?

Auteur n°2 – Jonathan

Par Jonathan Massa
Lectures: 2

Résumé – Face à l’explosion des volumes et à la complexité croissante des licences Oracle, les DSI peinent à maîtriser leur budget et leur souveraineté, freinant l’agilité du SI. Les bases open source (PostgreSQL, MariaDB) ont acquis une maturité d’entreprise, offrant performance, transparence des coûts et liberté d’architecture, à condition de budgétiser la migration et d’instaurer une gouvernance claire.
Solution : lancer un audit complet, définir un plan de migration progressif avec pilotage agile et monter un centre d’excellence pour sécuriser compétences et déploiements.

Depuis des décennies, Oracle Database règne en maître sur les systèmes critiques, alliant robustesse et fonctionnalités avancées. Pourtant, l’essor des alternatives open source, portées par PostgreSQL, MariaDB ou MySQL, change la donne dans les grandes organisations et le secteur public.

Migrer d’Oracle vers des bases ouvertes soulève aujourd’hui une question plus vaste qu’un simple calcul d’économies : il s’agit d’un choix stratégique pour la durabilité, la souveraineté et la résilience de votre SI. Cet article explore pourquoi ce débat revient en force, ce que promet vraiment l’open source, comment évaluer la réalité des coûts et quels pièges éviter pour réussir votre transition.

Pourquoi choisir Oracle ou open source

La croissance exponentielle des données et la pression budgétaire font renaître le débat sur le choix des moteurs de bases de données. La quête de transparence, de souveraineté et de flexibilité pousse les DSI à redéfinir leur stratégie.

Explosion du volume de données et contraintes financières

Au cours de la dernière décennie, certaines organisations ont vu leur volumétrie croître de plus de trente fois, imposant de repenser l’architecture des bases de données. Cette explosion oblige à optimiser les coûts de stockage et de licence, surtout lorsque chaque nouvelle partition peut entraîner un surcoût substantiel.

Les DSI sont aujourd’hui confrontés à des arbitrages entre investissement dans le hardware, frais de licences et évolutions fonctionnelles. La question n’est plus seulement « Quel moteur choisir ? », mais « Comment garantir la montée en charge sans exploser le budget ? »

Dans ce contexte, la tentation de basculer vers l’open source s’amplifie, car les modèles de licence sont plus prévisibles et transparents, facilitant la planification budgétaire à moyen et long terme.

Complexité croissante des licences propriétaires

Les contrats Oracle sont réputés pour leur opacité et leur complexité, entre droits d’utilisation, options supplémentaires et ajustements liés à la virtualisation. Chaque mise à jour majeure peut réinterroger l’ensemble des accords, générant un surcroît d’efforts pour les équipes juridiques et financières.

Cette complexité devient un frein à l’agilité, car anticiper les coûts d’évolution devient un vrai casse-tête. Les DSI passent un temps considérable à décrypter les clauses de licence au lieu de se concentrer sur la valeur métier délivrée.

Le vendor lock-in résulte souvent moins des fonctionnalités techniques que de l’engagement contractuel, qui peut lier l’organisation à un seul fournisseur pour plusieurs années.

Montée en puissance de PostgreSQL comme alternative crédible

PostgreSQL a gagné ses galons de SGBD d’entreprise, grâce à des fonctionnalités avancées (JSON, réplication logique, partitionnement) et une communauté active. Des extensions open source offrent désormais des services de haute disponibilité et de scalabilité comparables aux offres propriétaires.

Une administration publique suisse de taille importante a migré ses données de test vers un cluster PostgreSQL pour valider la compatibilité avec ses outils analytiques. Le test a révélé que les performances en lecture-écriture étaient au moins équivalentes à Oracle, et l’écosystème s’est déjà montré adapté aux chargeurs de production.

Cet exemple montre qu’en phase de prototypage, les alternatives open source peuvent s’intégrer sans sacrifier la fiabilité, tout en offrant plus de transparence sur le code et la feuille de route technique.

Les promesses réelles des bases de données open source

L’open source offre une maîtrise complète des coûts et de la feuille de route technique, sans sacrifier la performance. Les écosystèmes modernes permettent d’aligner votre architecture avec les standards du cloud et des microservices.

Lisibilité des coûts et prévisibilité budgétaire

Avec une licence open source, les frais sont centrés sur l’hébergement, le support professionnel et la formation, plutôt que sur le prix par noyau ou par volumétrie. Cette clarté fluidifie la gestion budgétaire en limitant les effets de seuil et les ajustements imprévus en pleine opération.

La licence Apache ou PostgreSQL permet de dimensionner votre infrastructure en fonction de la charge métier, sans redouter une révision de contrat après un pic de trafic ou une extension fonctionnelle. L’impact sur le TCO devient plus lisible et plus facilement maîtrisable.

Cette transparence financière libère des marges pour investir dans l’optimisation des performances, la sécurité ou l’analytique, plutôt que de ré-injecter des budgets dans des rééchelles de licence.

Maturité technique et qualité opérationnelle

Les moteurs open source comme PostgreSQL sont devenus synonymes de fiabilité, avec des cycles de publication cadencés et des processus de vérification rigoureux. Les fonctionnalités d’audit, de cryptage et de réplication sont intégrées nativement ou via des extensions maintenues par des communautés actives.

L’expérience de plusieurs fintech suisses l’illustre : après une phase de tests, un établissement a migré son référentiel client vers PostgreSQL, observant une stabilité équivalente à celle d’Oracle tout en réduisant le temps nécessaire aux opérations de maintenance planifiée.

Ce cas démontre que l’open source peut soutenir des services financiers core, avec des garanties de résilience et de conformité identiques aux standards de l’industrie.

Liberté d’architecture et écosystèmes riches

Les bases open source s’intègrent naturellement dans des architectures distribuées, microservices et cloud-native. L’absence de contraintes de licence favorise l’adoption d’outils complémentaires (Kafka, Elasticsearch, TimescaleDB) pour bâtir des pipelines de données performants.

Une entreprise industrielle genevoise a expérimenté un cluster PostgreSQL en mode Kubernetes pour piloter ses flux de production en temps réel. Cette approche a permis de déployer des instances éphémères selon la charge, sans réengagement contractuel ni coûts additionnels liés à l’activation de nouvelles briques logicielles.

L’exemple montre que l’open source devient un levier d’agilité architecturale, offrant un cadre modulaire pour associer divers composants et répondre aux besoins métiers évolutifs.

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Le mythe du moins cher open source

L’open source n’est pas synonyme de gratuité, mais de transfert des coûts vers l’expertise et la gouvernance. La valeur réelle se mesure en durabilité, agilité et capacité à faire évoluer l’architecture dans la durée.

Les coûts se déplacent, ils ne disparaissent pas

La migration implique des investissements initiaux : audit de l’existant, réécriture de procédures stockées, adaptation des schémas de donnée et tests de performance. Ces coûts sont souvent sous-estimés dans les phases de cadrage.

L’effort se concentre sur la montée en compétence des équipes, la mise en place de pipelines CI/CD dédiés et la gouvernance autour des versions de schéma. Un support professionnel peut s’avérer nécessaire pour sécuriser la transition.

Sur le long terme, ces investissements se traduisent par une réduction de la facture de licences, mais ils doivent être anticipés et budgétés comme tout projet structurant.

La valeur au-delà du prix d’acquisition

Le véritable gain ne se limite pas aux économies sur la licence. Il s’agit de gagner en flexibilité pour choisir des fournisseurs, ajuster l’architecture et intégrer de nouvelles fonctionnalités rapidement, sans renégociation de contrat.

Un SI plus ouvert facilite l’innovation en permettant aux équipes de prototyper des modules ou d’intégrer des services tiers sans frais de connexion ou de licence additionnelle. Cette autonomie renforce la réactivité face aux évolutions du marché.

La mesure du ROI doit inclure la vitesse de mise en œuvre, la réduction du time-to-market et la capacité à répondre aux nouveaux besoins métiers sans contraintes financières cachées.

Gouvernance et expertise indispensables

Gérer un parc open source nécessite une politique claire de versions, de correctifs et de sécurité. Sans gouvernance, chaque équipe peut déployer des variantes du moteur, générant de la dette technique et des risques opérationnels.

La mise en place d’un centre d’excellence interne ou l’appui d’un intégrateur garantit un référentiel unique et des bonnes pratiques. Cela permet d’homogénéiser les déploiements et de maîtriser les trajectoires de montée de version.

Les compétences en interne sont essentielles pour réduire la dépendance au prestataire et pour piloter les évolutions du SI de manière autonome et sécurisée.

Risques de la migration Oracle vers open source

La transition d’Oracle vers des bases open source est un projet de transformation, pas un simple lift & shift. Sans préparation rigoureuse, elle peut générer des retards, des surcoûts et un nouveau vendor lock-in.

Complexité et effort de migration

Les schémas Oracle, les procédures PL/SQL complexes et les fonctionnalités propriétaires (types de données spécifiques, vues matérialisées) ne sont pas toujours compatibles nativement. Leur migration de données vers PostgreSQL demande un inventaire précis et un travail de réécriture méthodique.

Une institution suisse active dans le secteur de l’assurance a dû engager plus de six mois de travaux pour réadapter son catalogue de fonctions analytiques. L’absence d’outils de conversion automatique fiable a nécessité un effort manuel conséquent et un renforcement des équipes projet.

Ce cas montre que la migration est un chantier de taille, nécessitant un pilotage rigoureux, un phasage progressif et une validation continue pour éviter les régressions.

Risque de nouveau verrouillage

Un intégrateur mal choisi ou une plateforme cloud propriétaire peut recréer un blocage similaire à celui d’Oracle. Par exemple, certaines offres managées facturent des surcoûts pour accéder aux extensions ou aux sauvegardes avancées.

Le choix d’un cloud public ou d’un service managé doit s’appuyer sur une étude comparative des niveaux de support, des SLA et des modalités de sortie. Sans vigilance, l’organisation peut se retrouver liée à un autre acteur unique.

La souveraineté recherchée risque alors de se muer en dépendance partielle, avec un impact sur la capacité à optimiser l’architecture et à négocier les tarifs.

Accompagnement et compétences clés

Réussir la transition requiert des compétences en DBA open source, en performance tuning et en orchestration de déploiements automatisés. Les équipes internes doivent monter en compétences ou s’appuyer sur un partenaire expérimenté.

Un pilotage agile, avec des itérations courtes et des tests d’intégration automatisés, réduit les risques et permet de corriger rapidement les écarts fonctionnels ou de performance.

L’accompagnement inclut également la formation des équipes opérationnelles pour la maintenance, l’administration et la supervision du nouveau parc, garantissant l’autonomie à terme.

Transformez votre stratégie base de données en levier de souveraineté

Choisir entre Oracle et l’open source n’est pas une décision à prendre à la légère. Il s’agit d’un arbitrage entre coûts, risques, autonomie et agilité, qui doit s’inscrire dans la trajectoire globale de votre SI. Les mûres alternatives open source, portées par PostgreSQL et ses écosystèmes, offrent aujourd’hui une crédibilité technique et une flexibilité qui méritent d’être considérées comme des options stratégiques.

La migration vers l’open source est un projet de transformation continue, nécessitant un pilotage agile, une gouvernance claire et l’implication d’experts à chaque étape. Si vous souhaitez évaluer vos leviers, établir un plan de migration progressif et aligner votre stratégie de base de données avec vos enjeux de souveraineté et de durabilité, nos experts sont à votre écoute.

Parler de vos enjeux avec un expert Edana

Par Jonathan

Expert Technologie

PUBLIÉ PAR

Jonathan Massa

En tant que spécialiste senior du conseil technologique, de la stratégie et de l'exécution, Jonathan conseille les entreprises et organisations sur le plan stratégique et opérationnel dans le cadre de programmes de création de valeur et de digitalisation axés sur l'innovation et la croissance. Disposant d'une forte expertise en architecture d'entreprise, il conseille nos clients sur des questions d'ingénierie logicielle et de développement informatique pour leur permettre de mobiliser les solutions réellement adaptées à leurs objectifs.

FAQ

Questions fréquemment posées sur les bases open source

Quels sont les principaux bénéfices de migrer d’Oracle à PostgreSQL ou MariaDB?

Les principaux bénéfices incluent la maîtrise des coûts de licence, la transparence budgétaire, la liberté d’architecture et la souveraineté du code. PostgreSQL et MariaDB offrent des fonctionnalités avancées (JSON, partitionnement, réplication) comparables à Oracle, avec des communautés actives garantissant un suivi et des mises à jour. Cette migration permet aussi d’intégrer plus facilement des services cloud-native et de réduire la dépendance aux fournisseurs propriétaires.

Comment estimer le coût global d’un projet de migration vers une base open source?

L’estimation du coût global repose sur l’audit de l’existant, l’analyse des procédures stockées à réécrire, la montée en compétence des équipes et l’infrastructure d’hébergement. Il faut budgéter les services de support professionnel, les outils de migration et les tests de performance. Une phase pilote permet de calibrer ces postes pour obtenir un TCO réaliste sur le moyen et long terme, sans surprises liées à des licences propriétaires imprévues.

Quelles sont les étapes clés pour réussir une transition d’Oracle vers PostgreSQL?

Le processus inclut un inventaire fonctionnel et technique, la mise en place d’un proof of concept, la conversion des schémas et procédures, des tests de performance, puis un déploiement progressif. À chaque étape, des validations fonctionnelles et opérationnelles sont nécessaires. Enfin, la formation des équipes et la mise en place d’une gouvernance assurent une adoption fluide et sécurisée du nouvel environnement.

Quels risques techniques et contractuels sont associés à cette migration?

Les incompatibilités de PL/SQL, les différences de types de données et l’absence d’outils de conversion automatiques fiables peuvent entraîner des retards. Contractuellement, le choix d’un cloud propriétaire ou d’un service managé peut recréer un verrouillage. Il est essentiel d’analyser les SLA, les conditions d’exportation des données et les coûts des extensions pour éviter tout nouvel engagement contraignant.

Comment éviter un nouveau vendor lock-in après la migration?

Pour préserver la liberté, privilégiez les clouds open source-friendly ou un déploiement on-premise orchestré via Kubernetes. Utilisez des services managés compatibles avec plusieurs fournisseurs et assurez-vous que les API et outils d’administration offrent une portabilité totale. Documentez et automatisez vos procédures de sauvegarde et de restauration pour garantir une sortie rapide de n’importe quel prestataire.

Quels indicateurs de performance suivre pour valider la réussite du projet?

Pensez à mesurer les temps de réponse aux requêtes critiques, le taux d’erreurs, l’utilisation CPU et mémoire, le temps de restauration après incident, ainsi que le respect des SLA métier. Suivez aussi le coût par transaction et le volume de données traitées. Ces KPI permettent de comparer les performances avant et après migration et de justifier les gains opérationnels.

Quelle gouvernance mettre en place pour piloter un parc open source?

Installez un centre d’excellence pour standardiser les versions, les procédures de mise à jour et les bonnes pratiques. Définissez des pipelines CI/CD pour les schémas de données, mettez en place une documentation centralisée et formez les équipes DBA. Cette gouvernance garantit la cohérence des déploiements et facilite la montée de version sans rupture de service.

Quelles erreurs courantes faut-il éviter lors de la migration?

Évitez de sous-estimer l’inventaire des procédures stockées et des dépendances, de négliger les tests de charge et de ne pas former assez tôt les équipes. Le manque de pilotage agile, l’absence de proof of concept et le recours à des outils non éprouvés sont aussi des pièges fréquents. Privilégiez une approche incrémentale avec validations régulières pour limiter les risques.

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