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Snowflake : atouts, limites et alternatives du data warehouse cloud

Auteur n°16 – Martin

Par Martin Moraz
Lectures: 11

Résumé – Face à l’explosion des volumes et à la variété des sources, les entrepôts traditionnels peinent à garantir performance, élasticité et time-to-value. Snowflake se démarque par son modèle multi-cluster stockage-compute séparé, ses micro-partitions, son cache performant et son SaaS sans administration, tout en exigeant une vigilance sur la facturation à la seconde, l’absence d’option on-premise et un écosystème communautaire plus restreint.
Solution : conduire des PoC pour évaluer Snowflake, les offres cloud natives ou les lakehouses open source, et instaurer un FinOps framework avec tagging, quotas, reporting et data contracts pour maîtriser coûts et ROI.

Les volumes de données explosent et la diversité des sources ne cesse de se complexifier : streaming, IoT, applications métiers, fichiers historiques… Les architectures traditionnelles peinent à absorber cette croissance tout en garantissant performance, scalabilité et time-to-value. Le passage au cloud data warehouse apparaît alors comme une réponse agile, offrant une élasticité quasi illimitée et une séparation stockage/compute gérée nativement.

Parmi les solutions émergentes, Snowflake se distingue par son modèle « multi-cluster, shared data » et son approche sans administration infrastructurelle. Cet article dévoile son architecture, ses usages majeurs, ses véritables points forts et les limites auxquelles il convient de rester attentif. Enfin, vous trouverez un comparatif rapide avec Redshift, BigQuery, Databricks, Salesforce Data Cloud et Hadoop, ainsi que des recommandations pour sélectionner la solution la plus adaptée à votre contexte et préparer une stratégie FinOps robuste.

Pourquoi le data warehouse cloud devient incontournable

La convergence de volumes massifs, de variété de sources et de besoins analytiques temps réel impose des architectures MPP et élastiques. La modernisation des pipelines ETL/ELT et l’essor du self-service BI appellent à externaliser stockage et compute dans le cloud. Le DW cloud promet performance et gouvernance tout en déchargeant les équipes IT des contraintes d’administration.

Évolution des besoins data

Les entreprises collectent aujourd’hui des données structurées et non structurées issues de CRM, d’API, de logs applicatifs, d’applications IoT ou de capteurs.

Ces informations doivent être historisées et disponibles pour des analyses avancées, en batch ou streaming. Les formats hétérogènes imposent une consolidation rapide pour offrir une vision unifiée métier.

Les projets d’analytique avancée et de machine learning nécessitent des accès en lecture et en écriture à grande échelle, avec une latence minimale. Les entrepôts classiques, dimensionnés pour un volume stable, ne peuvent plus suivre ces cycles de charge variables et l’explosion des requêtes concurrentes.

Le cloud data warehouse, par sa conception, s’adapte automatiquement aux variations de charge et traite simultanément des workloads BI, data science et ingestion sans conflit.

MPP et élasticité pour la performance

Le principe du traitement en parallèle massif (MPP) répartit les calculs sur plusieurs nœuds. Chaque requête est segmentée pour exploiter la puissance combinée de dizaines ou centaines de cœurs, réduisant drastiquement le temps de réponse.

En exploitant l’élasticité du cloud, on ouvre ou ferme dynamiquement des clusters dédiés à chaque workload. Les pics saisonniers ou événementiels déclenchent l’auto-scaling sans intervention manuelle, puis les ressources sont suspendues pour limiter les coûts.

Un établissement financier a dimensionné son data warehouse pour un traitement en fin de mois 10 fois plus intense qu’en période standard. Grâce à l’auto-scaling, il a évité deux jours de tuning manuel et réduit son temps de traitement mensuel de 70 %, démontrant l’intérêt d’une allocation dynamique des ressources.

ELT et intégration moderne

Le passage de l’ETL à l’ELT positionne la transformation directement dans l’entrepôt de données. Les tâches de nettoyage, d’agrégation et de modélisation sont effectuées là où résident les données, évitant les transferts volumineux et les silos intermédiaires.

Les connecteurs Cloud natifs et open source (Spark, Kafka, Airbyte) alimentent le DW en continu. Cette modularité facilite l’adoption progressive : on commence par importer des données historiques, puis on développe des pipelines streaming pour garantir une habitude opérationnelle zéro latence.

L’approche ELT confère une traçabilité complète des transformations, renforce la collaboration entre équipes data et métiers, et accélère le déploiement de nouvelles sources sans reconfigurer l’infrastructure globalement.

Architecture multi-cluster et fonctionnement de Snowflake

Snowflake repose sur une séparation stricte entre stockage et compute, structurée en trois couches : stockage colonne avec micro-partitions, compute auto-scalable (virtual warehouses) et couche de services cloud mutualisée. La donnée est partagée via le « shared data » sans duplication. Ce modèle SaaS supprime la gestion des clusters, des mises à jour et du tuning, laissant place à un accès SQL universel.

Stockage colonne et micro-partitions

Les données sont stockées en colonnes, optimisant les scans sur des attributs spécifiques et réduisant les volumes lus lors des requêtes. Chaque table est découpée en micro-partitions de quelques mégaoctets, indexées automatiquement selon les valeurs contenues.

Le moteur identifie instantanément les blocs pertinents pour une requête, sans nécessiter de partitionnement manuel. Les statistiques sont collectées en continu et mises à jour sans intervention utilisateur.

Cette granularité et l’architecture colonne garantissent des scans efficaces, même sur des tables de plusieurs téraoctets, tout en maintenant un stockage compressé et chiffré par défaut.

Virtual Warehouses et compute scalable

Chaque « virtual warehouse » correspond à un cluster de compute dédié. Les travaux de requêtes, d’ETL/ELT ou de ML tournent indépendamment sur des warehouses distincts, sans interférer sur la performance globale.

La mise en pause automatique des clusters inactifs et l’auto-scale horizontal ou vertical optimisent l’usage des ressources. Les coûts sont uniquement facturés à l’heure-seconde de calcul consommée.

Services cloud et cache

La couche de services cloud regroupe la gestion des transactions, de la sécurité, du métastore et de la coordination des requêtes. Elle assure la cohérence ACID et orchestre les workloads à travers différents clusters.

Le cache local des virtual warehouses stocke les résultats partiels, accélérant les requêtes répétitives. Au-delà du cache, Snowflake utilise un cache global pour limiter les accès au stockage, réduisant les coûts et les latences.

Les mises à jour de la plateforme et les correctifs sont déployés de manière transparente, sans interruption, garantissant un service toujours à jour et sécurisé sans maintenance dédiée.

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Forces de Snowflake et cas d’usage clés

Snowflake excelle dans les scénarios BI & analytics, l’ingestion continue, le data sharing et les workloads ML grâce à ses micro-partitions, son cache performant et sa séparation storage/compute. Sa plateforme SaaS permet un time-to-value rapide et une gouvernance centralisée. Les API, connecteurs et son marketplace de données ouvrent de nouveaux usages collaboratifs et analytiques.

Performance, micro-partitions et cache

Les micro-partitions suppriment les partitionnements manuels et accélèrent la localisation des données. Couplé à un cache local et global, Snowflake libère l’utilisateur de l’optimisation manuelle des requêtes.

Les benchmarks internes montrent un gain de5 à10 fois sur des requêtes analytiques complexes par rapport à une instance cloud traditionnelle. Chaque warehouse peut être redimensionné en quelques clics SQL pour répondre à un pic de charge.

Cette performance constante, même sous forte concurrence, fait de Snowflake un choix privilégié pour des équipes data multi-usages, garantissant un SLA de latence bas sans intervention opérationnelle laborieuse.

Sécurité avancée, Time Travel et conformité

Snowflake chiffre les données au repos et en transit de manière native, sans configuration additionnelle. Les accès sont gérés via des rôles granulaires et des politiques de masking pour protéger les données sensibles.

La fonctionnalité Time Travel permet de restaurer les formats et contenus d’une table jusqu’à 90 jours en arrière, facilitant les audits et la reprise après erreur humaine ou incident. Le Fail-safe ajoute un période de récupération supplémentaire pour les cas extrêmes.

Nombre d’organismes soumis à des régulations strictes ont adopté Snowflake pour sa conformité SOC 2, PCI DSS et GDPR, bénéficiant d’un hébergement sur les régions cloud de leur choix approuvées pour leur secteur d’activité.

Partage de données et ML

Le Data Sharing de Snowflake permet de partager des jeux de données inter-comptes sans duplication : le provider expose un objet, le consumer le consulte en lecture via un compte distinct.

Le marketplace intégré offre des jeux de données externes (financiers, marketing, climat…) prêts à l’emploi, accélérant la mise en place de cas d’usage analytiques ou prédictifs sans process d’import complexe.

Un opérateur logistique a combiné ses données internes de performance avec un set de données météorologiques issus du marketplace. Ce cas d’usage a montré qu’une corrélation en temps réel entre conditions météo et retards logistiques permettait de réduire de 15 % les incidents de livraison.

Limites, alternatives et recommandations contextuelles

Snowflake présente quelques points de vigilance : facturation à l’usage parfois imprévisible, absence d’option on-premise et écosystème communautaire moins vaste qu’en open source. Son cloud-agnostic peut être moins intégré qu’un service natif AWS/GCP/Azure. Plusieurs alternatives existent selon votre stack et vos priorités : Redshift, BigQuery, Databricks, Salesforce Data Cloud ou Hadoop.

Points de vigilance et coûts

La facturation à la seconde pour le compute et au téraoctet-stockage peut conduire à des surprises si aucun suivi FinOps n’est mis en place. Sans quotas et alertes, un workload non suspendu ou un pipeline mal dimensionné peut engendrer une facture élevée.

Le sizing initial ou les clones en dev/test non maîtrisés prolifèrent si les pratiques de tagging et de budget ne sont pas rigoureusement appliquées, générant des coûts cachés.

Il est donc essentiel d’instaurer un reporting granulaire, de définir des politiques d’auto-suspend et des sessions de revue budgétaire, afin de garantir une visibilité et une prévision fiables des dépenses.

Comparatif rapide des alternatives

Amazon Redshift, natif AWS, offre une intégration serrée avec S3, IAM et Glue, et des coûts négociables en cas d’engagement long. Le tuning et la maintenance des clusters restent cependant plus lourds que sur Snowflake.

Google BigQuery propose un modèle serverless avec facturation par requête et stockage séparé. Il est ultra-scalable, mais certaines fonctions ML avancées requièrent l’export vers Vertex AI. L’écosystème GCP est très intégré pour les entreprises déjà tout-in-GCP.

Databricks se positionne comme un lakehouse Spark, idéal pour les pipelines data engineering complexes et les workflows ML avancés. Son approche open source favorise la flexibilité, mais cela peut augmenter la charge opérationnelle.

Choix contextuels et bonnes pratiques FinOps

Salesforce Data Cloud se concentre sur les cas d’usage CDP et la personnalisation client, avec des connecteurs natifs vers l’ensemble de la suite Salesforce. C’est une option pertinente pour les organisations CRM-centric.

Un groupe industriel a choisi BigQuery pour son adoption massive de GCP et la simplicité serverless. Ce choix a entraîné une réduction de 20 % sur son budget DW, mais a nécessité un temps d’adaptation aux logiques tarifaires par requête.

Pour toute alternative, il est recommandé de modéliser les coûts via des PoC, d’élaborer un FinOps framework (tagging, quotas, rapports automatisés) et de concevoir des data contracts clairs afin d’anticiper les anomalies budgétaires.

Choisir la bonne stratégie de data warehouse cloud

Snowflake brille par son élasticité, sa performance sans administration, et ses fonctionnalités avancées de sécurité, Time Travel et data sharing. Il convient idéalement aux organisations multi-workloads, souhaitant un time-to-value rapide et une gouvernance centralisée.

Pour un engagement « all-in » sur AWS ou GCP, Redshift et BigQuery restent des alternatives solides, offrant une intégration plus native et des coûts potentiellement optimisés dans leurs écosystèmes respectifs. Databricks se démarque pour les cas d’usage lakehouse et ML avancé, tandis que Salesforce Data Cloud cible la personnalisation client à la volée.

Peu importe votre choix, la mise en place d’une démarche FinOps (budgets, quotas, auto-suspend, tagging), de data contracts et d’un modèle de données adapté (star, snowflake, data vault) est cruciale pour maîtriser vos dépenses et garantir la pérennité de votre architecture.

Parler de vos enjeux avec un expert Edana

Par Martin

Architecte d'Entreprise

PUBLIÉ PAR

Martin Moraz

Avatar de David Mendes

Martin est architecte d'entreprise senior. Il conçoit des architectures technologiques robustes et évolutives pour vos logiciels métiers, SaaS, applications mobiles, sites web et écosystèmes digitaux. Expert en stratégie IT et intégration de systèmes, il garantit une cohérence technique alignée avec vos objectifs business.

FAQ

Questions fréquemment posées sur Snowflake et ses alternatives

Quels sont les principaux atouts de Snowflake face aux entrepôts cloud traditionnels ?

Snowflake se distingue par sa séparation native entre stockage et compute, son architecture MPP élastique et son modèle SaaS sans administration infrastructurelle. Les micro-partitions optimisent les scans, l’auto-scaling gère automatiquement les charges variables. Sa gouvernance centralisée et ses fonctionnalités avancées (Time Travel, data sharing) offrent un time-to-value rapide pour des workloads BI, data science et ingestion continue.

Comment Snowflake gère-t-il l’auto-scaling pour optimiser performance et coûts ?

Snowflake utilise des virtual warehouses auto-scalables qui ajustent le nombre de nœuds en fonction de la charge. L’auto-scaling horizontal et vertical ouvre ou suspend dynamiquement des clusters distincts pour chaque workload, garantissant performances constantes et maîtrise des coûts. Les clusters inactifs se mettent en pause automatiquement pour limiter la facturation à l’usage réel.

Quelles limites de facturation de Snowflake doivent surveiller les DSI ?

La facturation de Snowflake repose sur le compute facturé à la seconde et le stockage au téraoctet. Les DSI doivent surveiller les workloads non suspendus, les clones de développement et l’éclatement des warehouses. Sans quotas et alertes FinOps, les pipelines mal configurés peuvent générer des coûts imprévus. Une gouvernance rigoureuse et un reporting granulaire sont indispensables.

Dans quel cas privilégier BigQuery ou Redshift plutôt que Snowflake ?

BigQuery est pertinent pour les entreprises déjà sur GCP, grâce à son modèle serverless et son intégration native avec les services Google. Redshift convient aux organisations AWS avec des besoins d’intégration directe à S3, IAM et Glue. Ces services peuvent offrir des coûts optimisés via des engagements long terme, mais nécessitent un tuning plus manuel des clusters comparé à Snowflake.

Comment mettre en place une stratégie FinOps efficace sur Snowflake ?

Pour piloter les dépenses sur Snowflake, mettez en place un framework FinOps avec le tagging systématique des warehouses, l’auto-suspend des clusters inactifs, des quotas budgétaires et des rapports automatisés. Des revues régulières des métriques d’usage et des PoC de sizing permettent d’ajuster les ressources avant les pics. La transparence des coûts favorise l’adhésion des équipes.

Quels sont les prérequis techniques pour migrer vers Snowflake ?

Avant la migration, il est essentiel d’auditer les sources de données existantes, d’identifier les formats et les volumes à importer, et de valider les dépendances ELT. Prévoyez l’adaptation des pipelines via des connecteurs natifs ou open source (Kafka, Airbyte). Assurez-vous que les équipes maîtrisent SQL et les spécificités de Snowflake (micro-partitions, warehouses).

Comment assurer la conformité et la sécurité des données sur Snowflake ?

Snowflake chiffre nativement les données au repos et en transit, sans configuration supplémentaire. La gestion des accès se base sur des rôles granulaire et des politiques de masking. La fonctionnalité Time Travel et le Fail-safe facilitent la reprise après incident. Pour les exigences réglementaires (GDPR, SOC 2, PCI DSS), choisissez des régions cloud compatibles et activez les audits intégrés.

Quelles alternatives open source proposer à Snowflake pour un projet modulaire ?

Pour un projet modulaire open source, considérez Apache Hadoop avec Iceberg ou Hudi pour la gestion des tables, combiné à Spark pour le MPP. DuckDB ou ClickHouse peuvent remplacer Snowflake pour des workloads analytiques en local ou cloud. Ces solutions offrent une flexibilité accrue mais demandent une expertise opérationnelle plus poussée pour le dimensionnement et la maintenance.

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