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Maîtriser la souveraineté du cloud grâce à une approche fondée sur les risques

Auteur n°16 – Martin

Par Martin Moraz
Lectures: 20

Résumé – La souveraineté cloud passe d’un choix de datacenter à une stratégie globale pilotée par les risques pour concilier conformité, performances et agilité. En cartographiant fonctions critiques et flux de données, en classifiant la sensibilité selon exigences métier et réglementaires, puis en arbitrant finement entre contrôle et innovation, vous posez un socle durable. Solution : déployer un référentiel évolutif et une gouvernance transverse appuyée sur des KPI pour assurer résilience et flexibilité.

À l’heure où les environnements cloud deviennent le socle des systèmes d’information, la souveraineté numérique ne se limite pas à un choix de datacenter, mais à une stratégie globale fondée sur le risque. Plutôt qu’une quête d’absolu, la maîtrise de cette souveraineté se joue sur un spectre de contrôles ajustés à la sensibilité des données et aux impératifs métiers.

Cette approche pragmatique permet de concilier conformité réglementaire, performances opérationnelles et agilité. Nous détaillons ici les trois étapes clés pour déployer une démarche souveraine équilibrée et durable, sans sacrifier les avantages du cloud moderne.

Cartographier les fonctions critiques pour identifier les risques de souveraineté

Cartographier révèle les dépendances et points de vulnérabilité de vos services numériques. Cette étape met en lumière les accès étrangers, les ruptures potentielles et les non-conformités.

Inventorier les flux de données clés

La première étape consiste à dresser un inventaire exhaustif des flux de données entre vos applications, vos APIs et vos partenaires externes. Cette vision permet de repérer où transitent vos informations critiques et sous quels protocoles elles circulent. Sans ce panorama, toute décision d’hébergement ou de restriction d’accès se base sur des suppositions plutôt que sur des faits. Un inventaire précis alimente ensuite l’analyse des risques et oriente les priorités de sécurisation.

Par exemple, une collectivité publique suisse a cartographié l’ensemble de ses interfaces interservices pour identifier un échange de données de gestion client passant par un fournisseur hors UE. Cet exercice a démontré qu’un transfert non contrôlé exposait des données personnelles. Grâce à cette cartographie, l’organisme a pu ajuster ses configurations cloud et limiter l’accès à des zones certifiées européennes.

Au-delà de l’inventaire technique, cette démarche engage un dialogue entre DSI, métiers et conformité. Elle aligne la compréhension des enjeux et évite les surprises en phase de mise en œuvre. La cartographie devient ainsi un outil de communication et de décision pour tous les acteurs de l’entreprise.

Repérer les points d’accès étrangers et les interconnexions

Une fois les flux identifiés, il convient de localiser précisément les accès externes et les connexions à des services tiers. Chaque intégration SaaS, API publique ou lien B2B peut devenir un vecteur d’exposition si elle dépend d’infrastructures hors de votre zone de confiance. Cette étape met en évidence les services critiques qui nécessitent un hébergement ou une réplication locale.

Dans un projet récent auprès d’un exploitant d’infrastructures suisses, l’analyse a révélé une dépendance à une API de géolocalisation dont les données transitent par un datacenter extra-européen. Ce point unique d’accès s’est avéré critique pour fournir des applications mobiles. L’exemple montre que repérer ces interconnexions permet de sécuriser ou de remplacer les composants exposés, en privilégiant des alternatives conformes.

Cette cartographie fine des accès guide ensuite les décisions d’architecture cloud et oriente la sélection des zones géographiques d’hébergement. Elle évite les solutions trop globales et favorise des déploiements contextualisés, adaptés à chaque cas d’usage.

Analyser les dépendances technologiques

L’écosystème cloud s’appuie souvent sur des composants managés, des services PaaS ou des solutions tierces. Cartographier ces dépendances revient à identifier chaque brique logicielle, son fournisseur et son modèle de contractualisation. Cette visibilité permet d’anticiper les risques de vendor lock-in et les ruptures de service.

Une entreprise industrielle de taille moyenne a ainsi découvert qu’une base de données managée, critique pour ses opérations, était fournie par un prestataire hors UE sans clause de localisation des données. Cet exemple a démontré qu’une dépendance non anticipée peut engager l’organisation dans des conditions peu flexibles et coûteuses. Suite à cette analyse, l’entreprise a migré vers une offre cloud européenne tout en veillant à conserver une architecture modulaire.

Cette connaissance des dépendances oriente la stratégie de diversification des fournisseurs et le choix d’architectures hybrides. Elle permet de segmenter les services pour limiter la surface d’exploitation d’un risque et d’assurer la continuité des activités.

Classifier les données selon leur sensibilité et exigences réglementaires

La classification des données permet d’adapter le niveau de contrôle à leur criticité. Elle aligne les traitements cloud sur les obligations métier et légales.

Définir les niveaux de sensibilité

Commencez par établir une nomenclature simple : données génériques, internes, sensibles et hautement régulées. Chaque niveau correspond à des exigences croissantes en matière de localisation, de chiffrement et de gouvernance. Cette grille sert de référentiel commun pour évaluer l’exposition et prioriser les mesures de protection.

Un acteur du secteur santé en Suisse a classé ses données patients en deux catégories, distinguant les informations administratives des dossiers médicaux détaillés. Cette classification a démontré que les données les plus sensibles devaient être hébergées exclusivement dans un cloud certifié et audité selon les standards de sécurité locaux. L’exercice a permis de dimensionner les budgets et d’éviter une configuration uniforme coûteuse pour l’ensemble des données.

Le référentiel de sensibilité doit ensuite être validé par la conformité, la sécurité et les responsables métiers. Cette étape garantit une appropriation et un respect des règles à chaque niveau de l’organisation.

Appliquer les critères métier et réglementaires

Au-delà des niveaux de sensibilité, chaque secteur et chaque application a ses propres exigences. Finance, santé, secteur public ou industrie réglementée imposent des normes spécifiques de rétention, de chiffrement et de traçabilité. Intégrez ces critères lors de la classification pour anticiper les audits et répondre aux exigences RGPD, LPD suisse ou autres référentiels.

Par exemple, un fournisseur de services énergétiques a enrichi sa classification en intégrant les réglementations locales sur les données de comptage. Cet exemple a démontré qu’une approche métier permet de cibler précisément les zones à sécuriser et de limiter les surcoûts liés à une application trop générale des règles de souveraineté.

Cette démarche métier-réglementaire guide les choix d’outils de gestion de données, de chiffrement et de journalisation, tout en favorisant une convergence entre sécurité et besoins opérationnels.

Mettre en place un référentiel de classification évolutif

La sensibilité des données peut évoluer en fonction de nouveaux usages, de fusions-acquisitions ou de changements réglementaires. Un référentiel de classification doit être un document vivant, mis à jour régulièrement. Il nécessite un pilotage transverse, associant DSI, RSSI, juristes et métiers.

Une institution financière suisse a instauré une revue semestrielle de son référentiel pour intégrer les nouvelles obligations liées aux services de paiement instantané. Cet exemple a montré que l’actualisation systématique évite les écarts de conformité et garantit une sécurité proportionnée aux risques actuels. Le référentiel reste ainsi un guide pour toutes les évolutions cloud.

Un tel dispositif aide également à former et sensibiliser les équipes à la protection des données, assurant une meilleure application des politiques de souveraineté au quotidien.

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Arbitrer entre souveraineté, performance et innovation

L’arbitrage met en balance contrôle, rapidité et accès aux services avancés. Il évite la sur-ingénierie et préserve l’agilité.

Évaluer les compromis techniques

Chaque niveau de souveraineté induit des contraintes techniques : latence accrue, disponibilité, chiffrement stricte et redondance géographique. Il convient de mesurer l’impact sur les performances applicatives et les coûts. Seules des mesures objectives fournissent une base de décision fiable.

Un prestataire de services financiers a conduit des tests de performance entre un cloud souverain européen et une offre globale pour ses API de paiement en temps réel. Cet exemple a démontré que la différence de latence restait inférieure à 10 millisecondes, jugée acceptable au regard des exigences de sécurité renforcée. Cette évaluation précise a guidé la décision d’adopter une solution souveraine sans compromettre l’expérience utilisateur.

Les résultats de ces tests doivent être enregistrés et partagés avec les parties prenantes pour justifier l’arbitrage et garantir la transparence de la démarche.

Peser les coûts et bénéfices

Au-delà de la performance, l’arbitrage financier reste un paramètre clé. Les offres souveraines peuvent comporter des tarifs supérieurs pour garantir la conformité et la localisation. Il faut comparer ces coûts aux risques de non-conformité, aux amendes potentielles et à l’impact réputationnel.

Une entreprise de e-commerce suisse a calculé le surcoût annuel lié à l’hébergement de ses données clients dans un cloud certifié local. Cet exemple a démontré que l’investissement supplémentaire représentait moins de 5 % du budget cloud, tandis que la conformité renforcée évitait des pénalités potentielles en cas d’enquête RGPD. Ces analyses coût-bénéfice renforcent la légitimité du choix souverain.

La décision finale doit prendre en compte l’ensemble des postes de coût, y compris les frais d’intégration, de formation et de gestion opérationnelle.

Optimiser l’architecture pour préserver l’innovation

Pour ne pas freiner l’innovation, il est possible de combiner des environnements souverains pour les données sensibles avec des clouds publics pour les workloads moins critiques. Cette approche hybride offre le meilleur des deux mondes : contrôle et accès rapide aux services PaaS ou IA innovants.

Un acteur du tourisme suisse a déployé son moteur de recommandation dans un cloud global tout en réservant le stockage des données personnelles dans une infrastructure souveraine. Cet exemple a démontré comment équilibrer performance et conformité, en évitant de répliquer l’intégralité du système dans un environnement unique. Les équipes conservent ainsi leur liberté d’expérimentation et l’entreprise sécurise ses actifs sensibles.

La modularité de l’architecture facilite ces choix et évite les blocages liés à un déploiement monolithique. Elle s’appuie sur des principes open source et des interfaces standardisées pour garantir l’interopérabilité.

Gouvernance et pilotage d’une stratégie de cloud souverain évolutive

Une gouvernance agile aligne le pilotage des risques et l’évolution des services. Elle garantit une trajectoire adaptable aux mutations réglementaires et opérationnelles.

Mettre en place un comité de gouvernance transverse

La gestion de la souveraineté cloud implique plusieurs parties prenantes : DSI, RSSI, juristes, métiers et finance. Un comité dédié facilite les décisions et veille à la cohérence des choix. Il fixe les priorités, valide les classifications et suit les indicateurs de risque.

Une administration cantonale a instauré un comité mensuel réunissant l’ensemble des acteurs concernés. Cet exemple a montré que la coordination régulière évite les silos et accélère la mise en place des mesures correctives. La gouvernance devient un levier d’alignement stratégique et opérationnel.

Le comité documente ses décisions et définit un calendrier de révisions pour garantir la réactivité face aux nouveaux défis.

Suivre les indicateurs de conformité et de résilience

Pour piloter efficacement, il est essentiel de définir des KPIs mesurables : taux de chiffrement, disponibilité des zones souveraines, délais de restauration et nombre d’incidents liés à la localisation. Ces indicateurs fournissent une vision objective de la performance et des risques restants.

Un grand groupe industriel suisse a mis en place un tableau de bord centralisé affichant ces métriques en temps réel. Cet exemple a démontré qu’une surveillance automatisée permet de détecter rapidement les dérives et d’intervenir avant que des ruptures n’impactent les activités. Les rapports réguliers alimentent ensuite le comité de gouvernance.

L’analyse continue de ces KPIs permet d’ajuster les arbitrages et d’optimiser les investissements cloud.

Adapter la trajectoire selon le risque et l’innovation

La souveraineté numérique n’est pas un projet ponctuel, mais une démarche évolutive. Les réglementations, les technologies et les usages changent. Il est donc nécessaire de réévaluer périodiquement les priorités et d’ajuster le niveau de contrôle.

Un opérateur logistique suisse a revu son référentiel de souveraineté après l’introduction d’une nouvelle directive européenne sur la protection des données. Cet exemple a montré l’importance d’une feuille de route dynamique. L’entreprise a pu adapter ses plans de migration et ses budgets pour rester conforme et compétitive.

Cette agilité stratégique garantit que la souveraineté reste un atout de résilience et non un frein à l’innovation.

Consolidez votre souveraineté numérique au service de votre compétitivité

Cartographier vos services, classifier vos données et arbitrer avec méthode forment le socle d’une approche souveraine fondée sur le risque. Ces étapes clés vous permettent de concilier contrôle, conformité et performances opérationnelles.

La mise en place d’une gouvernance transverse et l’analyse continue des indicateurs assurent une trajectoire adaptable aux évolutions réglementaires et technologiques. Ainsi, votre souveraineté cloud devient un levier de résilience et non un frein à l’innovation.

Nos experts sont à votre disposition pour vous accompagner dans l’élaboration et le pilotage d’une stratégie de souveraineté cloud sur des bases mesurables et contextualisées. Ensemble, construisons une trajectoire souveraine alignée sur vos enjeux métier.

Parler de vos enjeux avec un expert Edana

Par Martin

Architecte d'Entreprise

PUBLIÉ PAR

Martin Moraz

Avatar de David Mendes

Martin est architecte d'entreprise senior. Il conçoit des architectures technologiques robustes et évolutives pour vos logiciels métiers, SaaS, applications mobiles, sites web et écosystèmes digitaux. Expert en stratégie IT et intégration de systèmes, il garantit une cohérence technique alignée avec vos objectifs business.

FAQ

Questions fréquentes sur la souveraineté cloud

Quels sont les premiers pas pour évaluer les risques de souveraineté cloud?

Premièrement, il faut cartographier l’ensemble des services et flux de données critiques pour mesurer les dépendances externes. Identifiez les points d’accès étrangers, les interconnexions SaaS et APIs tierces. Parallèlement, analysez vos dépendances technologiques (PaaS, services managés) pour déceler les risques de vendor lock-in. Enfin, définissez une grille de classification des données selon leur sensibilité et exigences réglementaires. Cette démarche structurée permet de poser un diagnostic factuel et d’élaborer une stratégie souveraine adaptée à votre contexte.

Comment réaliser une cartographie des flux de données critiques?

Pour cartographier vos flux, listez d’abord toutes les applications, API et partenaires impliqués. Utilisez des outils open source de traçage ou des solutions de monitoring réseau pour collecter les échanges. Documentez les protocoles, points d’accès et zones géographiques de transit. Impliquez DSI, métiers et conformité pour valider chaque étape. Une cartographie précise sert de fondation à l’analyse des risques et oriente le choix des zones d’hébergement et des contrôles à renforcer.

Quels critères pour classer les données selon leur sensibilité?

Établissez d’abord une nomenclature graduée : données génériques, internes, sensibles et hautement régulées. Associez à chaque niveau des exigences de localisation, chiffrement et gouvernance. Intégrez ensuite les obligations métier et réglementaires (RGPD, LPD suisse, normes sectorielles). Validez ce référentiel avec la conformité, la sécurité et les responsables métiers. Cette classification partagée permet de prioriser les mesures de protection et d’optimiser les coûts selon la criticité.

Comment arbitrer entre souveraineté et performance applicative?

Mesurez les compromis en réalisant des tests de latence et de disponibilité sur différentes zones souveraines et clouds publics. Comparez l’impact sur vos indicateurs métier (temps de réponse, SLA). Pesez ces résultats face aux coûts et aux risques de non-conformité. Documentez les benchmarks et partagez-les avec les parties prenantes pour justifier le choix. Une approche factuelle permet de trouver le bon équilibre entre contrôle, agilité opérationnelle et expérience utilisateur.

Quels indicateurs suivre pour piloter une stratégie cloud souverain?

Pour un pilotage efficace, surveillez le taux de chiffrement des données, la disponibilité des zones souveraines, le délai de restauration (RTO) et le nombre d’incidents liés à la localisation. Complétez avec des métriques de performance applicative et des coûts opérationnels. Mettez en place un tableau de bord centralisé pour suivre ces KPIs en temps réel. Une surveillance automatisée facilite la détection rapide des dérives et oriente les arbitrages stratégiques.

Comment éviter la dépendance à un fournisseur cloud unique?

Privilégiez une architecture modulaire et open source, basée sur des conteneurs et des interfaces standardisées. Adoptez un modèle multi-cloud ou hybride en répartissant les workloads selon leur criticité. Documentez vos contrats pour inclure des clauses de portabilité et optez pour des offres managées certifiées européennes lorsque nécessaire. Ces bonnes pratiques minimisent le vendor lock-in et renforcent la résilience de votre écosystème numérique.

Quelles erreurs courantes dans la mise en œuvre d’une stratégie souveraine?

Les pièges les plus fréquents sont : une classification incomplète des données, des suppositions sans inventaire précis, la sous-estimation des dépendances tierces et l’absence de revue périodique du référentiel. Omettre d’associer DSI, métiers et conformité peut également entraîner des surprises en phase d’exécution. Prévoyez dès le début des revues régulières et une gouvernance transverse pour garantir l’adhésion et la mise à jour continue de la stratégie.

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