Résumé – Sans un cahier des charges cadré, les projets IT risquent dérives budgétaires, délais allongés et non-conformité aux exigences de souveraineté et d’interopérabilité suisses. En combinant ateliers stratégiques, cartographie SI et approche MoSCoW/MVP, on formalise vision, user stories testables, KPIs métier et contraintes RGPD/nLPD/ISO 27001 dans un plan d’action concret. Solution : gouvernance agile sur jalons validés, automatisation des tests et pilotage continu pour déployer vite, juste et sans dérapage.
Élaborer un cahier des charges IT efficace ne se limite pas à compiler une liste de souhaits. C’est un instrument de décision permettant de fédérer la direction, les métiers et la DSI autour d’un périmètre priorisé, de KPIs mesurables et de contraintes de sécurité et de conformité optimales.
En Suisse, où la souveraineté des données et l’intégration avec l’écosystème existant sont primordiales, ce document doit déboucher sur un plan d’action concret, prêt pour la phase de build. Découvrez comment cadrer rapidement et précisément votre projet, puis exécuter sans dérapage grâce à des ateliers stratégiques, une cartographie SI claire, des user stories testables et un modèle de gouvernance agile.
Définir le périmètre et structurer les priorités
Un cahier des charges doit clarifier la vision stratégique et les cas d’usage avant de lister les fonctionnalités. Il privilégie une approche MoSCoW/MVP pour aligner les parties prenantes sur un périmètre pertinent et immédiatement actionnable.
Aligner vision et cas d’usage métiers
La première étape consiste à formaliser la vision projet au travers de cas d’usage concrets, décrivant les interactions entre utilisateurs et système. Chaque cas d’usage illustre une valeur métier spécifique, qu’il s’agisse de simplifier un processus interne ou d’améliorer l’expérience client. Cette démarche permet de capter l’attention des dirigeants et de justifier le retour sur investissement attendu.
Dans un projet récent dans le secteur de la construction, la DSI a structuré la vision autour d’un portail de suivi de chantier. Les cas d’usage ont mis en évidence une réduction de 40 % des délais d’approbation, démontrant l’impact concret pour le pilotage des chantiers.
En décrivant chaque scénario, les parties prenantes identifient les interactions clés et les points de friction existants. Ces éléments nourrissent le cahier des charges et garantissent que la solution cible répond aux besoins réels plutôt qu’à un catalogue de fonctionnalités non hiérarchisé.
Priorisation par MoSCoW et définition du MVP
L’approche MoSCoW segmente les besoins en Must, Should, Could et Won’t pour éviter le « scope creep ». Cette classification fait ressortir les fonctionnalités critiques et celles dont la mise en œuvre peut être différée. La DSI, les métiers et la direction se rejoignent ainsi sur un périmètre minimal viable (MVP) en phase de lancement.
Une PME d’e-commerce a ainsi défini comme MVP un module de suivi des envois et une interface de pilotage. Les autres fonctionnalités classées Should ou Could seront intégrées lors d’évolutions ultérieures. Cet arbitrage a permis de déployer une première version en trois mois, sans dépassement de budget.
Cette méthode limite les risques de dérive et rend le projet plus agile. Les développements se focalisent d’abord sur les enjeux à fort impact, tandis que les améliorations secondaires sont planifiées sur la feuille de route IT.
Définir des KPIs métier et des contraintes de sécurité
Les indicateurs de performance sont essentiels pour mesurer le succès du projet et piloter son évolution. Ils peuvent inclure un taux de satisfaction utilisateur, une diminution des délais de traitement ou une augmentation du chiffre d’affaires lié aux nouveaux services. Chaque KPI doit être clairement défini, mesurable et corrélé à un cas d’usage.
Parallèlement, les contraintes de conformité telles que le RGPD, la nLPD suisse et la certification ISO 27001 sont formalisées dès le cahier des charges. Les exigences de souveraineté des données sont notamment précisées : lieu de stockage, droits d’accès et protocole de chiffrement.
Ces engagements documentés protègent l’organisation contre les risques juridiques et sécuritaires. Ils garantissent aussi un alignement avec les bonnes pratiques suisses en matière de gestion des données sensibles.
Structurer l’atelier de cadrage et la cartographie SI
L’atelier de cadrage fédère les parties prenantes autour d’une culture commune et d’une vision partagée du ROI. La cartographie des systèmes et des interfaces éclaire les dépendances et facilite l’intégration au SI existant.
Conduire l’atelier stratégique sur la vision et le ROI
L’atelier de cadrage réunit DSI, responsables métiers et direction générale pour valider les objectifs, les cas d’usage et le modèle de valeur. Chaque participant expose ses priorités, ce qui permet de confronter les enjeux opérationnels et financiers.
Cette session produit un consensus sur la feuille de route et un plan d’actions à court et moyen terme. Les estimations de gains sont chiffrées, assurant une compréhension commune des retours sur investissement attendus.
Le format collaboratif renforce l’appropriation du projet et limite les critiques ultérieures. Il sert aussi de base solide à la rédaction du cahier des charges, en garantissant l’implication de toutes les parties.
Cartographier le SI et repérer les interfaces clés
Une cartographie détaillée du système d’information existant identifie les applications, les bases de données et les flux d’échanges. Cette vue d’ensemble révèle les dépendances critiques et les points d’intégration indispensables pour la nouvelle solution.
Un projet dans le secteur de la santé avait relevé plus de quinze interfaces entre son ERP, son CRM et un outil métier spécifique. La cartographie a mis en lumière les goulots d’étranglement et permis d’organiser des phases de tests pour chaque point d’intégration, évitant ainsi des retards au démarrage.
Cette analyse préventive favorise un plan de migration progressif et des tests de bout en bout, réduisant considérablement les risques de rupture de service en production.
Impliquer les acteurs opérationnels et définir la gouvernance
La gouvernance de projet est établie lors de l’atelier de cadrage. Les rôles et responsabilités sont clarifiés : product owner, scrum master, architecte, référents métiers. Ce modèle agile garantit des prises de décision rapides et une communication fluide.
Des points de synchronisation réguliers (stand-up, revues de sprint) sont planifiés dès le départ pour maintenir l’alignement et ajuster le périmètre le cas échéant. L’approche itérative évite l’effet tunnel et offre une visibilité constante sur l’avancement.
Cet engagement collectif dès la phase de cadrage construit la confiance et place le projet sur des bases solides, condition indispensable à une exécution sans dérive.
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Rédiger des user stories testables et des critères d’acceptation
Les user stories structurent les besoins fonctionnels en scénarios clairs, favorisant la création de tests automatisés. Les critères d’acceptation transforment chaque story en livrable vérifiable, garantissant la qualité et la conformité.
Élaborer des user stories centrées utilisateur
Chaque user story décrit un besoin sous la forme “En tant que…, je souhaite…, afin de…”. Cette structure oriente les développements vers la valeur métier plutôt que vers une liste technique. Elle facilite la priorisation et le découpage en tâches concrètes.
L’approche story-driven garantit une compréhension partagée du besoin et favorise la collaboration entre développeurs, testeurs et métiers, réduisant le risque de malentendus.
Définir des critères d’acceptation précis
Les critères d’acceptation listent les conditions à remplir pour que la user story soit considérée comme terminée. Ils couvrent les aspects fonctionnels, les performances, la sécurité et la conformité. Chaque critère se traduit par un test unitaire, d’intégration ou end-to-end.
Cette granularité protège le projet des dérives fonctionnelles et garantit que seuls les livrables conformes sont déployés en production.
Assurer la traçabilité et l’automatisation des tests
Chaque user story et ses critères sont tracés dans un outil de gestion agile, assurant la transparence du backlog. Les tests automatisés sont liés aux critères d’acceptation pour générer des rapports de couverture et de non-régression.
Cette intégration entre gestion de backlog et pipelines CI/CD offre une boucle de feedback rapide, essentielle pour maîtriser la qualité et accélérer les cycles de livraison.
Mettre en place un modèle contractuel agile et une gouvernance continue
Le contrat agile s’articule sur des jalons basés sur des livrables testés et validés, avec des critères d’acceptation formalisés. La gouvernance continue, via des revues régulières, maintient l’alignement et anticipe les ajustements nécessaires.
Organiser les jalons et livrables validés
Le planning contractuel se structure autour de sprints ou de phases de livraison, chacun débouchant sur un livrable testable. Les jalons sont associés à des paiements échelonnés, alignant l’incitation financière sur la qualité et l’avancement réel.
Ce modèle évite les engagements forfaitaires figés et laisse la place à l’adaptation en fonction des retours des utilisateurs et de l’évolution des besoins.
Détailler les clauses de gouvernance agile
Le contrat prévoit des rituels : points de pilotage mensuels, revues de sprint et comités exécutifs. Chaque réunion fait l’objet d’un compte-rendu formalisé, consignant les décisions, les risques et les plans d’action.
Ces clauses précisent aussi les modalités de gestion des changements de périmètre, définissant une procédure de validation et d’impact financier. Cette transparence protège les deux parties contre les risques de dérive budgétaire ou fonctionnelle.
La contractualisation de la gouvernance agile assure une collaboration pérenne et favorise la confiance, tout en maintenant l’exigence de résultats concrets à chaque étape.
Suivre les livrables, piloter les risques et ajuster
Le pilotage continu repose sur des indicateurs clés : avancement fonctionnel, qualité des livrables, respect des délais et budget consommé. Ces métriques sont partagées lors des comités de pilotage pour éclairer les décisions.
Dans un projet complexe d’intégration ERP/CRM, un suivi hebdomadaire des indicateurs a permis de détecter tôt un écart sur un point d’interface critique. Un plan de remédiation a été déclenché immédiatement, limitant l’impact sur le planning global.
Cet accompagnement proactif anticipe les risques et ajuste le rythme des livraisons pour garantir une exécution maîtrisée et respectueuse des engagements initiaux.
Transformez votre cahier des charges en moteur de performance
Un cahier des charges bien construit s’appuie sur une priorisation MoSCoW/MVP, un atelier de cadrage fédérateur, une cartographie SI détaillée, des user stories testables et un modèle contractuel agile. Cette démarche structurée limite les dérives, sécurise les délais et renforce la qualité.
Elle répond aux enjeux suisses de souveraineté des données et d’interopérabilité avec l’écosystème existant, tout en favorisant une exécution rapide et fiable. En capitalisant sur cette rigueur, les organisations gagnent en agilité et en visibilité.
Nos experts sont à votre écoute pour co-construire un cahier des charges opérable, aligné à vos priorités métier et prêt à être mis en œuvre dès la phase de build.







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