Résumé – La promesse d’industrialisation rapide des grandes ESN se heurte à une bureaucratie interne, à des comités et à des processus lourds qui rallongent les délais, font flamber les coûts et diluent votre contrôle sur le SI. Le morcellement des décisions, la pression sur les taux d’occupation, la juniorisation des équipes, le turnover élevé, les avenants successifs non transparents et le vendor lock-in via frameworks propriétaires pèsent sur le TCO et freinent l’agilité.
Solution : opter pour une équipe resserrée d’experts seniors, une gouvernance allégée, une architecture modulaire open-source hébergée souverain et un pilotage par SLO et lead time pour accélérer la valeur métier.
Les grandes ESN attirent par leur envergure et la promesse d’une industrialisation rapide, mais cette taille peut devenir un frein puissant.
Entre bureaucratie interne, objectifs de taux d’occupation et processus lourds, leur agilité pour répondre à vos enjeux métier s’amenuise. Ce paradoxe expose les DSI et directions générales à des délais de mise en œuvre allongés, des coûts fluctuants et des risques de perdre en clarté et en contrôle sur votre système d’information. Cet article décortique les principaux risques de confier vos projets à un « paquebot numérique » et propose une alternative centrée sur l’expertise senior, la modularité et la souveraineté numérique.
Paquebots numériques ralentissent vos projets
Une grande ESN alourdit chaque décision et retarde l’exécution de vos projets. Elle repose sur des comités et des validations multiples, rarement alignés avec vos impératifs métiers.
Manœuvrabilité réduite par la structure hiérarchique
Dans une grande ESN, la chaîne de commandement est souvent longue et cloisonnée. Chaque demande remonte de l’équipe opérationnelle à plusieurs niveaux de management avant d’obtenir une validation.
Cela implique des temps de réponse allongés, des réunions supplémentaires et des décalages entre ce qui est mentionné dans les cahiers des charges et ce qui est réellement livré. Les ajustements urgents deviennent un parcours du combattant.
Au final, votre scalabilite de votre application s’en ressent, alors même que les besoins évoluent rapidement dans un environnement VUCA. Les retards créent un effet domino sur la planification et la coordination avec vos propres équipes métier.
Processus de décision multipliés au détriment de l’efficacité
La culture des grandes ESN incite souvent à structurer chaque étape par des comités de pilotage et de validation. Chaque partie prenante interne a ses propres critères et KPI, qui ne coïncident pas toujours avec vos priorités.
Ce morcellement entraîne des allers-retours importants, avec des livrables révisés plusieurs fois. Les objectifs de taux d’occupation ou de facturation peuvent primer sur l’optimisation des flux de valeur.
En conséquence, les arbitrages se font sur des indicateurs internes. Vous payez pour ce processus, non pour la valeur opérationnelle. La conséquence est une perte de réactivité, alors même que vos marchés exigent agilité et innovation.
Illustration d’une administration cantonale suisse
Une grande collectivité cantonale a confié la refonte de son portail citoyen à un prestataire d’envergure. Les ateliers de spécifications ont duré plus de six mois, mobilisant une dizaine d’équipes internes et externes.
Malgré un budget initial conséquent, les premières maquettes fonctionnelles n’ont été validées qu’au terme de trois itérations, car chaque comité interne imposait de nouveaux ajustements.
Ce cas montre que la taille de l’ESN n’a pas accéléré le projet, bien au contraire : les délais ont triplé, les coûts ont grimpé de 40 %, et la collectivité a dû prolonger ses infrastructures existantes pendant un an supplémentaire, au prix d’une dette technique accrue.
Juniorisation et turnover minent la qualité de service
Les grandes ESN tendent à valoriser les volumes de ressources plutôt que l’expertise senior. Cette stratégie expose vos projets à un risque de turnover élevé et de perte de savoir-faire.
Pression sur le coût des prestations et juniorisation des équipes
Pour respecter leurs marges et répondre aux objectifs de taux d’occupation, les grandes ESN privilégient souvent des profils moins expérimentés. Ces juniors sont facturés au même tarif que des seniors, mais nécessitent un encadrement conséquent.
Le défi est double : votre projet peut pâtir d’une expertise technique limitée et l’encadrement interne doit consacrer du temps à la montée en compétence. Les phases de ramp-up sont rallongées et les risques d’erreurs techniques augmentent.
Pour définir vos choix entre internalisation ou externalisation, consultez notre guide sur internaliser ou externaliser un projet logiciel.
Turnover important et perte de continuité
Dans un grand groupe de service numérique, la mobilité interne et externe est une réalité : les consultants changent de projets ou d’entreprise plusieurs fois par an. Le roulement constant implique des phases de passation répétées.
Chaque changement de consultant entraîne une perte de contexte et nécessite un transfert de connaissances chronophage. Vos interlocuteurs se succèdent, rendant la relation de confiance difficile à établir.
Le risque est la dilution de la responsabilité : quand un problème survient, chaque intervenant pointe l’autre, et les décisions se prennent à distance, sans alignement sur la réalité opérationnelle du client.
Exemple d’une PME industrielle suisse
Une PME industrielle a vu son projet de modernisation de son ERP confié à une grande ESN. Après trois mois, la moitié des équipes initiales avait déjà été remplacée, obligeant l’entreprise à réexpliquer ses processus métiers à chaque nouvel arrivant.
Les pertes de temps et de connaissance ont conduit à des retards répétés et à des écarts budgétaires imprévus. Le projet a finalement duré deux fois plus longtemps que prévu, et la PME a dû gérer un ressaut de coûts et d’impact sur la production.
Ce cas illustre que le turnover, loin d’être anecdotique, est un facteur majeur de désorganisation et de surcoût dans le pilotage de vos initiatives numériques.
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Bureaucratie contractuelle et coûts cachés
Les grands contrats d’ESN se transforment souvent en usines à avenants. Chaque évolution ou correctif génère de nouvelles négociations et facturations imprévues.
Multiplication des avenants et absence de transparence tarifaire
Au fur et à mesure que le périmètre évolue, chaque modification fait l’objet d’un avenant. Les volumes de jours supplémentaires sont débattus, négociés, puis facturés à des tarifs majorés.
L’absence de granularité dans le contrat initial transforme toute petite évolution en barrière administrative. Les validations internes de chaque avenant ajoutent des délais et créent un coût caché difficile à anticiper.
En bout de course, votre TCO (coût total de possession) explose, sans lien direct avec la valeur réellement livrée. Vous payez surtout la flexibilité apparente, mais sans pouvoir la maîtriser.
Bureaucratie et gouvernance IT déconnectée de vos résultats
La gouvernance d’un grand prestataire s’appuie souvent sur des KPI internes : taux d’occupation, chiffre d’affaires par consultant, ventes additionnelles de jours.
Ces objectifs sont définis indépendamment de vos indicateurs de performance métier (ROI, lead time, satisfaction utilisateur). L’ESN privilégie donc la montée en charge de ses équipes plutôt que l’optimisation de votre chaîne de valeur.
Le suivi de projet se limite à des tableaux de bord internes à l’ESN, sans transparence sur les coûts par activité, ni sur les délais réellement engagés dans la création de valeur.
Cas d’une institution de santé suisse
Une fondation hospitalière a signé un contrat cadre avec un grand prestataire pour la maintenance évolutive de son SI. Après quelques mois, une simple modification de flux patient a donné lieu à quatre avenants distincts, chacun facturé et validé séparément.
Le processus de facturation et de validation a duré deux mois, retardant la mise en production et impactant la qualité de service pour les équipes médicales. L’institution a vu son budget maintenance grimper de près de 30 % en un an.
Ce cas démontre que la complexité contractuelle et la recherche de KPI internes peuvent contredire l’objectif même d’efficacité opérationnelle et générer des coûts masqués significatifs.
Vendor lock-in et rigidité technique
Les grands prestataires basent souvent leurs solutions sur des frameworks propriétaires. Cette approche crée une dépendance qui fige votre SI et pèse sur votre TCO.
Frameworks propriétaires et verrouillage progressif
Pour industrialiser leurs déploiements, certaines ESN adoptent des stacks propriétaires ou des plateformes full-stack. Ces environnements sont supposés accélérer le time-to-market.
Mais lorsque vous souhaitez migrer ou intégrer une nouvelle solution, vous découvrez que tout a été configuré selon leur doctrine interne. Les frameworks propriétaires sont spécifiques, les workflows déposés dans un langage maison.
Cette dépendance génère des coûts de migration élevés et réduit l’incitation à innover. Vous devenez captif de la roadmap et de la politique tarifaire de votre prestataire.
Incompatibilités et freins aux évolutions futures
À long terme, l’intégration de nouvelles fonctionnalités ou l’ouverture vers des solutions tierces devient un enjeu majeur. Sous un vendor lock-in, chaque composant additionnel nécessite un travail d’adaptation coûteux.
Les interfaçages, qu’ils soient par API ou par bus d’événements, doivent souvent être réécrits pour coller aux contraintes propriétaires en place. Pour en savoir plus sur l’intégration d’API personnalisée, consultez notre guide.
Le résultat est une architecture monolithique que l’on croyait modulable, mais qui résiste à tout changement, transformant votre SI en un actif rigide et vulnérable face aux évolutions du marché.
Opter pour une équipe resserrée, senior et orientée résultats
Moins d’intermédiaires, plus de clarté et un engagement sur vos indicateurs clés sont les piliers d’une collaboration efficace et durable. En choisissant une équipe à taille humaine, vous bénéficiez d’une expertise senior, d’une gouvernance allégée et d’une architecture modulable, fondée sur des standards ouverts et un hébergement souverain. L’approche consiste à acter les SLO (Service Level Objectives), à piloter le lead time et la qualité, et à garantir la performance de votre SI sans cadenas techniques.
Pour discuter de vos enjeux et envisager une organisation plus agile, n’hésitez pas à solliciter nos experts afin de définir ensemble le modèle le plus adapté à votre contexte métier et à vos objectifs stratégiques.