Catégories
Featured-Post-Dev-FR Featured-Post-Software-FR Ingénierie Logicielle (FR)

Web Services : cas d’usage, architectures clés et différences avec les APIs

Auteur n°14 – Guillaume

Par Guillaume Girard
Lectures: 384

Résumé – Vos échanges applicatifs exigent performance, évolutivité, interopérabilité, sécurité, maintenabilité, intégrations tierces, standardisation, flexibilité, latence maîtrisée et gouvernance claire ; Solution : cartographier flux, partenaires et exigences (performance, sécurité) → choisir l’architecture (REST, gRPC, GraphQL ou hybride) selon latence, flexibilité et gouvernance → formaliser contrats, versioning sémantique et documentation interactive (OpenAPI, SDL) avec portails développeurs

Les web services sont des briques logicielles accessibles via des protocoles HTTP, permettant à des applications hétérogènes de communiquer de manière standardisée, indépendante du langage ou de la plateforme. En facilitant l’échange de données et de fonctionnalités, ils soutiennent la modularité et l’évolutivité des architectures informatiques.

Cet article clarifie la notion de web service, la distingue de l’API, puis illustre ses usages concrets avant d’explorer les architectures majeures (RPC/gRPC, REST, GraphQL) ainsi que les enjeux de documentation et de standardisation. Enfin, il met en perspective les tendances actuelles, notamment l’essor de GraphQL, pour guider vos choix techniques avec pragmatisme.

Comprendre le rôle et la nature d’un web service

Un web service est un service logiciel exposé sur le web via un protocole standard (souvent HTTP). Il permet à des applications distinctes d’échanger des messages structurés, indépendamment de leur technologie sous-jacente.

Principe de fonctionnement d’un web service

Un web service repose sur un contrat de communication, souvent formalisé par un format de description (WSDL pour SOAP, ou une API REST documentée en OpenAPI). Les clients forment des requêtes selon ce contrat, en transmettant des données encodées (XML, JSON, protobuf), puis attendent des réponses formatées de la même manière.

Le serveur héberge la logique métier et traite les messages entrants. L’architecture reste découplée : le client n’a pas besoin de connaître la mise en œuvre interne du service, seulement son interface publique. Cela garantit une grande souplesse pour faire évoluer indépendamment les deux parties.

Le protocole HTTP, souvent utilisé, offre un canal universel et traversant pare-feu et proxies. Des couches de sécurité peuvent y être ajoutées (TLS, OAuth, jetons JWT) pour protéger l’échange et garantir l’authenticité des appels.

Différences entre web service et API

Le terme API (Application Programming Interface) désigne toute interface logicielle exposée par un composant, qu’elle soit locale, embarquée ou accessible à distance. Par contraste, un web service est un sous-ensemble d’APIs, spécifiquement exposé par des protocoles web.

Toutes les web APIs sont des APIs, mais toutes les APIs ne sont pas des web services. Certaines APIs peuvent fonctionner en appel de bibliothèque partagée (locales) ou via des bus de messages privés (MQTT, AMQP) sans passer par HTTP.

En pratique, le choix entre API native, web service SOAP, REST ou GraphQL impacte la flexibilité, la performance et l’adoption par les développeurs tiers. C’est un critère clé pour l’adaptabilité et la maintenabilité des systèmes.

Exemple concret de web service : facturation électronique dans l’industrie suisse

Une PME industrielle genevoise a mis en place un web service SOAP pour la génération automatique de factures électroniques EDI auprès de ses partenaires logistiques. Ce service expose des opérations standardisées (création de document, obtention du statut de livraison) au format XML.

Cette mise en œuvre a démontré qu’une interface unique, normalisée, réduit les développements spécifiques par client et garantit un flux d’informations cohérent. Les équipes ont pu automatiser 95 % du traitement des factures, limitant les erreurs manuelles et accélérant les règlements.

Ce cas illustre comment un web service peut structurer et fiabiliser un processus métier critique, tout en assurant l’indépendance technologique entre les systèmes de production, d’ERP et de transport.

Cas d’usage concrets des web services

Les web services se déploient dans de nombreux scénarios métier, depuis le paiement en ligne jusqu’à la cartographie et la réservation. Ils simplifient l’intégration de services tiers, sans sacrifier la cohérence des processus.

Paiement en ligne : intégration d’un service de paiement externe

Une plateforme e-commerce bâloise a connecté son catalogue produits à un service de paiement en ligne via un web service REST sécurisé. Les appels POST transmettent les données de transaction (montant, devise, identifiant de session) et renvoient un jeton de paiement pour finaliser l’opération côté client.

Cette intégration a montré que déléguer la gestion des transactions à un fournisseur spécialisé libère les équipes IT des contraintes de conformité PCI-DSS et des évolutions réglementaires. Le service tiers gère la lutte contre la fraude, tandis que la plateforme se concentre sur l’expérience utilisateur.

Résultat : un déploiement en deux semaines et une réduction de 30 % du temps consacré à la maintenance de la partie paiement, tout en conservant une sécurité de pointe et une élasticité en cas de pics d’activité.

Authentification via réseaux sociaux : Facebook Login

De nombreuses applications mobiles et web proposent l’option « Se connecter avec Facebook ». Derrière ce bouton, un web service OAuth2 expose des endpoints d’autorisation et de token. L’application initie une requête vers Facebook, l’utilisateur consent, puis reçoit un jeton d’accès pour récupérer son profil.

Ce mécanisme évite de gérer un annuaire interne et d’imposer une création supplémentaire de compte. L’UX gagne en fluidité et l’entreprise peut exploiter des données validées par le réseau social, tout en respectant les règles RGPD et nLPD.

En découplant la gestion de l’identité, on améliore la sécurité et on accélère l’onboarding. Les développeurs consomment une interface REST simple, tandis que le fournisseur social se charge de la vérification d’email et de la robustesse du processus d’authentification.

Réservation de voyages : accès aux flux Amadeus

Dans le secteur du tourisme, les agences intègrent les web services d’Amadeus pour consulter l’inventaire des vols, hôtels et locations de voiture. Ces services SOAP ou REST exposent des opérations de recherche, réservation et émission de billets.

Grâce à ces web services, une plateforme de réservation suisse a pu agréger plusieurs services concurrents dans une même interface, offrant un comparateur en temps réel. Les requêtes sont orchestrées depuis un back-office central, puis les résultats sont hybridés pour proposer les meilleurs tarifs.

Ce montage a montré qu’une abstraction par web service permet de modifier ou d’ajouter un fournisseur sans impacter le front-end. L’agilité métier devient un réel avantage concurrentiel.

Edana : partenaire digital stratégique en Suisse

Nous accompagnons les entreprises et les organisations dans leur transformation digitale

Architectures techniques : RPC, REST et GraphQL

Le choix d’architecture de web service conditionne la performance, la standardisation et l’adaptabilité des échanges. Chaque paradigme présente ses forces et limites.

RPC et gRPC : communication distante synchrone

Le Remote Procedure Call (RPC) simule l’appel de fonction à distance. La version moderne, gRPC, utilise HTTP/2 pour le transport et protobuf pour la sérialisation binaire. Les interfaces sont décrites dans des fichiers .proto, générant un code client et serveur.

Un grand groupe logistique basé à Zurich a déployé gRPC pour ses microservices internes critiques, réduisant la latence des échanges à moins de 5 ms par appel. Ce cas a démontré la supériorité du binaire sur le texte quand les volumes et la vitesse sont primordiaux.

En contrepartie, gRPC nécessite une couche d’infrastructure plus lourde et un encodage propriétaire. Il sert idéalement des environnements contrôlés, où les versions clients et serveurs peuvent être pilotées de manière synchrone.

REST : standardisation et simplicité

REST (Representational State Transfer) repose sur les principes du web : ressources identifiées par des URL, opérations CRUD associées aux verbes HTTP (GET, POST, PUT, DELETE), formats de représentation (JSON, XML). C’est le style le plus répandu pour exposer des APIs web.

Sa simplicité d’usage, son alignement sur les mécanismes de cache HTTP et son écosystème mature (clients, documentation OpenAPI, passerelles API) en font un standard quasi universel. Les développeurs apprécient la courbe d’apprentissage faible et la flexibilité dans la conception des routes.

Pour autant, REST peut souffrir de sur- et sous-récupération de données : les endpoints renvoient souvent plus ou moins d’informations que nécessaire, obligeant à multiplier les requêtes ou à ignorer des champs inutiles.

GraphQL : vers un retour de contrôle côté client

GraphQL propose un schéma unique décrivant types et requêtes possibles. Les clients formulent précisément leur besoin, évitant le sous- et le sur-fetching. Les résolveurs côté serveur assemblent dynamiquement les données issues de plusieurs sources.

Cette approche est particulièrement adaptée aux applications mobiles ou riches en UI, où la maîtrise du volume de données est cruciale. Le typage strict et l’introspection facilitent la génération d’outils et la documentation automatisée.

En revanche, GraphQL demande une gouvernance stricte : protéger les requêtes coûteuses via des mécanismes de limitation, gérer la mise en cache plus finement et éviter les mutations trop puissantes. Son adoption croissante dans les environnements complexes en fait un choix stratégique pour les architectures hybrides.

Standards, documentation et évolutions à anticiper

Une documentation claire et des spécifications standardisées conditionnent l’adoption et la maintenabilité des web services. Les outils modernes automatisent et uniformisent ce travail.

Documentation et portails développeurs

Les interfaces documentées en OpenAPI (REST) ou en SDL (GraphQL) permettent de générer automatiquement du code client, des mocks, des tests et des portails de découverte. Les développeurs tiers explorent, testent et intègrent plus rapidement.

L’absence d’une documentation à jour est l’un des premiers freins à l’adoption d’une API. Les portails interactifs (Swagger UI, GraphiQL) offrent un environnement ludique pour comprendre et expérimenter avant de coder.

Des pratiques comme le versioning sémantique, les notes de mise à jour et les stratégies de dépréciation évitent les ruptures de service. Elles garantissent une évolution maîtrisée, indispensable lorsque plusieurs applications consomment les mêmes endpoints.

Standardisation et performance des échanges

Le respect des conventions HTTP, la gestion des codes de statut, l’optimisation du cache et la compression des payloads sont autant de bonnes pratiques pour assurer la réactivité et la résilience des web services.

Les API REST s’appuient souvent sur des gateways pour gérer la sécurité, les quotas, la surveillance et la transformation des messages. GraphQL prône l’introspection pour vérifier les schémas en continu et détecter les évolutions.

Ces mécanismes standardisés renforcent la confiance et réduisent les coûts de support. Ils offrent un cadre commun, quel que soit le protocole choisi, et facilitent l’intégration d’outils de supervision et de tests automatisés.

Tendances émergentes : fédération et écosystèmes hybrides

L’approche fédérée de GraphQL permet de composer plusieurs micro-graphes en un schéma unifié, offrant une vue consolidée aux développeurs tout en laissant les équipes autonomes sur leurs services.

Les architectures hybrides combinent REST, GraphQL et gRPC selon les besoins : REST pour les intégrations externes, gRPC pour le backend synchronisé, GraphQL pour l’interface utilisateur. Cette mosaïque gagne en maturité et en outillage.

Les plateformes d’API management intègrent désormais des capacités de transformation entre ces protocoles, simplifiant la migration ou la cohabitation. Anticiper ces évolutions, c’est garantir la pérennité de son écosystème applicatif.

Optimisez vos échanges applicatifs grâce aux web services

Les web services sont au cœur de la transformation numérique, offrant un moyen standardisé de connecter des applications disparates. Nous avons vu qu’ils diffèrent des APIs locales, qu’ils se déclinent en architectures RPC/gRPC, REST ou GraphQL, chacune adaptée à des besoins spécifiques, et que leur documentation est un facteur clé d’adoption et de maintenabilité.

Directeurs informatiques, CTO, DSI ou chefs de projet IT, vos enjeux portent sur la performance, la sécurité, l’évolutivité et la maîtrise des coûts. Les web services, bien conçus et documentés, répondent à ces préoccupations. Nos experts open source, indépendants et modulaires sont prêts à vous aider à définir la solution la plus adaptée à votre contexte.

Parler de vos enjeux avec un expert Edana

Par Guillaume

Ingénieur Logiciel

PUBLIÉ PAR

Guillaume Girard

Avatar de Guillaume Girard

Guillaume Girard est ingénieur logiciel senior. Il conçoit et développe des solutions métier sur-mesure et des écosystèmes digitaux complets. Fort de son expertise en architecture et performance, il transforme vos besoins en plateformes robustes et évolutives qui soutiennent votre transformation digitale.

FAQ

Questions fréquentes sur les web services

Quels critères pour choisir entre SOAP, REST, gRPC et GraphQL ?

Le choix d’une architecture dépend du contexte : SOAP offre un contrat fort via WSDL et convient aux échanges sécurisés et transactionnels, REST privilégie la simplicité et l’écosystème mature, gRPC (HTTP/2 + protobuf) vise la faible latence dans un environnement contrôlé, tandis que GraphQL donne un contrôle précis sur les données côté client. Facteurs clés : volumétrie, latence, gouvernance, compétences internes et exigences de standardisation.

Comment garantir la sécurité et la conformité RGPD dans un web service ?

La sécurité passe par TLS, OAuth2 ou JWT pour l’authentification et l’autorisation, associée à la validation des entrées et à la gestion fine des droits. Pour la conformité RGPD, il faut anonymiser ou pseudonymiser les données sensibles, documenter les traitements et prévoir des options de retrait ou de portabilité. Le versioning et les logs d’accès garantissent la traçabilité nécessaire en cas d’audit.

Quels pièges courants dans l’implémentation d’APIs REST ?

On observe souvent un mauvais usage des verbes HTTP (ex. GET pour des actions modifiant des données), un versionning insuffisant, ou encore des réponses trop verbeuses (sur-fetching) ou trop limitées (sous-fetching). Le manque de gestion cohérente des codes de statut, l’absence de cache HTTP optimisé et l’insuffisance des tests automatisés peuvent aussi dégrader la maintenabilité et la performance.

Comment documenter efficacement un web service pour faciliter l’onboarding ?

Adoptez des spécifications OpenAPI pour REST ou SDL pour GraphQL. Générez automatiquement les portails Swagger UI ou GraphiQL, ainsi que les SDK clients et les mocks. Intégrez des exemples concrets de requêtes/réponses et maintenez un changelog clair. Le versioning sémantique et les notes de mise à jour garantissent une montée en version maîtrisée sans briser les intégrations existantes.

Quels indicateurs clés surveiller pour évaluer la performance d’un web service ?

Mesurez le temps de réponse moyen et les 95e percentiles, le taux d’erreurs (4xx, 5xx), le throughput (nombre de requêtes par seconde) et l’utilisation des ressources (CPU, mémoire). Surveillez également la latence réseau, le taux de cache hit/miss HTTP et les temps d’exécution des résolveurs GraphQL ou des méthodes gRPC. Ces KPI permettent d’anticiper la montée en charge et d’optimiser la QoS.

Comment assurer l’évolutivité d’une architecture basée sur des web services ?

Privilégiez les microservices découplés, utilisez des gateways API pour gérer la sécurité, le routage et la mise à l’échelle automatique. Implémentez un mécanisme de load balancing et de circuit breaker pour résister aux pics de trafic. Adoptez les déploiements conteneurisés (Kubernetes) et externalisez le cache (Redis, CDN). Le découplage asynchrone via des queues facilite la résilience et l’évolutivité horizontale.

Quels risques associer à l’intégration de GraphQL dans un projet existant ?

L’intégration de GraphQL peut introduire des requêtes coûteuses non maîtrisées si vous ne mettez pas en place de profondeur maximale et de limitation de complexité. La gestion du cache est moins native qu’en REST, et la mise en place d’une fédération de schémas exige une gouvernance rigoureuse. Aussi, l’apprentissage du typage strict et des résolveurs demande un certain temps d’adaptation pour les équipes.

Comment intégrer un web service tiers sans impacter l’écosystème existant ?

Mettez en place une couche d’abstraction (adapter ou façade) pour découpler l’API tierce. Cela isole les appels externes et facilite le swap de fournisseur. Utilisez un API gateway pour gérer la sécurité et la transformation des messages. Documentez les contrats et versionnez vos interfaces. Testez via des mocks et implémentez des stratégies de retry et de fallback pour limiter les erreurs en production.

CAS CLIENTS RÉCENTS

Nous concevons des solutions d’entreprise pour compétitivité et excellence opérationnelle

Avec plus de 15 ans d’expérience, notre équipe conçoit logiciels, applications mobiles, plateformes web, micro-services et solutions intégrées. Nous aidons à maîtriser les coûts, augmenter le chiffre d’affaires, enrichir l’expérience utilisateur, optimiser les systèmes d’information et transformer les opérations.

CONTACTEZ-NOUS

Ils nous font confiance pour leur transformation digitale

Parlons de vous

Décrivez-nous votre projet et l’un de nos experts vous re-contactera.

ABONNEZ-VOUS

Ne manquez pas les
conseils de nos stratèges

Recevez nos insights, les dernières stratégies digitales et les best practices en matière de transformation digitale, innovation, technologie et cybersécurité.

Transformons vos défis en opportunités.

Basée à Genève, l’agence Edana conçoit des solutions digitales sur-mesure pour entreprises et organisations en quête de compétitivité.

Nous combinons stratégie, conseil et excellence technologique pour transformer vos processus métier, votre expérience client et vos performances.

Discutons de vos enjeux stratégiques:

022 596 73 70

Agence Digitale Edana sur LinkedInAgence Digitale Edana sur InstagramAgence Digitale Edana sur Facebook